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Données ouvertes: un engouement moins grand qu’il y a quelques années

Photo: iStock

Le professeur en systèmes d’organisation informationnels et expert en données Sehl Mellouli croit qu’aujourd’hui, la flamme des données ouvertes est moins grande qu’avant, après un engouement majeur international dans les années 2015-2016. Cette baisse d’intérêt se transpose selon lui également dans les travaux de recherche scientifique. 

«On n’a pas été en mesure d’engager facilement les citoyens et la population à voir l’intérêt économique d’avoir accès à ces données», regrette-t-il.

Les données brutes, en effet, ne sont pas forcément faciles à faire parler, elles ne veulent «rien dire» de prime abord. Pour croiser des données et arriver à les extraire, cela prend en général des développeurs ou des journalistes spécialisés. Toutefois, selon l’expert, le processus est simple pour n’importe quel développeur. 

Le processus complexe de libération des données

Libérer des données est un processus lourd et complexe. «D’abord, il faut s’assurer qu’on a la bonne donnée. On n’est jamais certain que tous les systèmes d’une ville contiennent la même info pour la même donnée, il y a parfois des mises à jour», explique le scientifique, prenant comme exemple une adresse courriel qui aurait été modifiée avec les années. 

D’autre part, aucune donnée personnelle ne doit figurer sur les données libérées. «Les données doivent être dépersonnalisées et c’est aussi le cas en ce qui concerne le croisement de plusieurs données, alors c’est beaucoup de travail».

Des analystes d’affaires, des architectes de données et d’autres personnes en technologies de l’information doivent travailler sur le processus qui nécessite donc des ressources à la fois financières et en personnel. 

Une transparence nécessaire

Sehl Mellouli rappelle le principe initial des données ouvertes. «Les données ouvertes sont générées par l’argent des contribuables dans un objectif de transparence. Cela devrait être donné aux citoyens, ça leur appartient», soutient-il. Selon lui, dans une perspective de transparence, le mouvement de données ouvertes ne doit pas s’essouffler.

L’expert croit que les données ouvertes pourraient servir à la fois à l’intérêt public, mais aussi au développement des affaires. Concernant le public, il donne l’exemple d’un organisme communautaire consacré aux aînés qui voudrait avoir une liste des lieux climatisés dans la Ville pour sa clientèle. «Ce serait aussi pertinent dans l’écosystème entrepreneurial. On pourrait se recentrer sur l’aspect économique, pas juste monétaire. On peut par exemple décider de créer une application demain matin sur tous les événements dans toutes les villes du Québec», illustre-t-il.

Des gouvernements plus transparents

À la suite de l’adoption de la Charte sur les données ouvertes lors du Sommet du G8 de juin 2013 à Lough Erne, en Irlande du Nord, le Canada et tous les autres membres du G8 avaient convenu de mettre en œuvre, d’ici le 31 décembre 2015, une série de principes et de pratiques en matière de données ouvertes qui jetteraient les bases pour la divulgation et la réutilisation de données gouvernementales. Suite à cette entente, le gouvernement du Canada a clamé faire des données ouvertes une priorité afin d’accroître la transparence et l’obligation de rendre compte et de stimuler l’innovation et la croissance économique à l’échelle nationale. Le Canada a déjà publié à ce jour plus de 200 000 jeux de données». -Extrait du rapport netgouv Données ouvertes : mesure de l’apport et de l’évolution du gouvernement ouvert au Québec – 2017.

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