Données ouvertes: la Ville de Québec toujours en retard
À l’heure où les différents paliers de gouvernement clament la transparence et doivent favoriser un accès à l’information facilité, toutes les municipalités ne sont pas égales dans leur transmission de données ouvertes. C’est le cas de Québec, qui ne possède pas son propre portail et dont le peu de jeux de données n’est disponible que sur le portail gouvernemental Données Québec.
C’est quoi, des données ouvertes et des jeux de données?
Ce sont des données numériques dont l’accès et l’usage sont laissés libres aux usagers, qui peuvent être d’origine privée mais surtout publique, produites notamment par une collectivité ou un établissement public. Elles sont diffusées de manière structurée selon une méthode et une licence ouverte garantissant leur libre accès et leur réutilisation par tous, sans restriction technique, juridique ou financière. Un jeu de données est un ensemble de valeurs (données) organisées ou contextualisées, où chaque valeur est associée à une variable (ou attribut) et à une observation. (Définition : Wikipédia)
Ce portail provincial a été mis en fonction en 2016. À l’époque, Données Québec devait permettre à l’ensemble des municipalités de la province de rendre leurs données ouvertes accessibles.
Toutefois, en 2023, de nombreuses villes ont désormais leur propre portail, c’est le cas de Montréal dont le portail compte plus de 300 ensembles de données, ou encore de villes plus petites, comme Sherbrooke et Gatineau, dont les portails comptent respectivement 45 et 64 jeux de données.
Un tel portail municipal fait défaut à Québec. Toutes les données ouvertes de la Ville se retrouvent présentement sur le portail gouvernemental et on y retrouve seulement 55 jeux de données.
Déjà en 2017, un article de Radio-Canada mentionnait le retard qu’accusait la Ville de Québec en matière de données, en la comparant avec d’autres villes canadiennes. Actuellement, le nombre de données disponibles reste le même qu’en 2016.
Une question de priorité
Les Villes ne sont pas toutes égales face aux données, notamment en raison de leurs ressources disponibles, mais aussi financières. Leurs objectifs comptent aussi. «Ça prend de l’argent et ça nécessite des choix stratégiques selon le degré de maturité des Villes et leurs capacités financières. C’est un processus long qui demande une volonté politique», souligne Sehl Mellouli, enseignant au département des systèmes d’organisation informationnels et expert en données.
Pour illustrer les choix parfois difficiles en lien avec le numérique, Sehl Mellouli a un exemple probant. «Si on demandait aujourd’hui aux Villes de choisir entre un investissement en données ouvertes et un investissement en intelligence artificielle, la réponse serait laquelle? Tout est une question de priorité», croit-il.
La Ville de Québec fera bientôt une annonce
Questionnée au sujet du peu de données disponibles et sur une éventuelle possibilité pour elle d’avoir son propre portail, l’administration municipale a répondu qu’une annonce en ce sens aurait lieu dans les prochaines semaines.
En octobre 2022, elle a déjà annoncé avoir rendu publiques les données du sondage de satisfaction municipal.
À quoi servent les données ouvertes?
«Lorsqu’elles sont libérées, les données ouvertes peuvent générer plusieurs retombées. Elles favorisent le développement économique, améliorent la prestation des services publics et permettent une meilleure gouvernance de l’État». -Extrait du rapport netgouv Données ouvertes : mesure de l’apport et de l’évolution du gouvernement ouvert au Québec – 2017.
