La Ville «accueille favorablement» le rapport MEMS, et exigera l’enregistrement des poêles au bois
L’administration Marchand dit «accueillir favorablement» les résultats du rapport Mon environnement, Ma santé, publié lundi par le CIUSSS de la Capitale-Nationale. Elle annonce du même coup qu’elle obligera dès l’automne les propriétaires de poêle au bois et de foyer d’ambiance à s’enregistrer. Cependant, cette mesure n’inclura pas les foyers extérieurs dont l’impact «n’est pas significatif» sur la qualité de l’air, dit-on.
Cette mesure a pour objectif de faciliter la communication avec les propriétaires de ces tels équipements en cas d’avertissement, explique le maire Bruno Marchand. «On doit avoir les outils nécessaires pour être capables d’évaluer la somme des éléments de chauffage qui sont dans les maisons. Avec les données que nous aurons, on pourra voir les actions à prendre. [De savoir qu’une personne a un foyer ou un poêle au bois], ça peut être plus facile pour nous de les informer qu’il y a une alerte au smog ou qu’on allait vers un programme de remplacement de ces équipements-là», mentionne-t-il, flanqué de sa collègue du comité exécutif, Marie-Josée Asselin, en rappelant que les poêles à bois non conformes seront interdits en 2026.
Dans un autre ordre d’idées, le maire a insisté sur le fait que la question de la qualité de l’air dans la Capitale était de «la responsabilité de tous». «On ne peut pas dire que c’est la faute d’une industrie. Est-ce que le port doit s’améliorer? Absolument. Il s’est engagé à le faire et on va le suivre de près. Est-ce que nous comme citoyens on doit le faire? Évidemment aussi. Est-ce nous comme Ville ont doit le faire? Évidemment aussi. Est-ce que les entreprises doivent le faire? Évidemment aussi. Si on rejette la balle dans la cour de l’autre, on n’arrivera pas à cet objectif qui est important pour tous les citoyens de Québec, c’est-à-dire d’améliorer la qualité de l’air!»
Déception pour Villeneuve
Pour le chef de l’opposition officielle et conseiller de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve, les conclusions du rapport se révèlent «être une déception». «C’était beaucoup des choses qu’on savait déjà. C’est une synthèse d’informations qui circulaient déjà. On parle de beaucoup de gestes qui auraient pu être posés il y a longtemps», a-t-il mentionné en citant notamment la transformation de Dufferin-Montmorency en boulevard urbain en exemple.
M. Villeneuve estime par ailleurs que le maire devrait utiliser les résultats de l’étude afin de se positionner en défaveur du 3e lien. «Les poêles au bois, c’est un peu un détournement de la situation. Il y a des enjeux beaucoup plus criants […] Que le maire dise que ça va être au gouvernement de prouver que son troisième lien ne va pas avoir d’impact sur la qualité de l’air… J’aimerais que le maire me prouve que ça existe, une nouvelle route qui n’ajoute pas de circulation. C’est ben beau d’aller parler des poêles à bois, quand ce qui nous pend au bout du nez, c’est une autoroute qu’on voudrait faire surgir du sous-sol de Limoilou», a-t-il argumenté.
Sa voisine de district, la cheffe de Transition Québec et conseillère de Limoilou, Jackie Smith, est allée plus loin. «En identifiant comme première recommandation la réduction de la capacité routière dans Limoilou et le volume du trafic qui transite par ce quartier, ce rapport donne toute la légitimité nécessaire au maire pour qu’il s’oppose fermement au 3e lien et qu’il milite activement pour la transformation des autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency, en boulevards urbains. En fait, se positionner autrement serait un affront aux citoyens du secteur», a-t-elle laissé tomber.