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Québec lance sa première campagne d’échantillonnage de l’air dans la Basse-Ville

Le maire Bruno Marchand accompagné de Mario Girard, PDG du Port de Québec. Photo: Benjamin Aubert/Métro

Annoncée en juin, la mise en fonction de huit stations de mesure de la qualité de l’air dans Limoilou a été faite le 14 octobre dernier. Une première période d’échantillonnage s’étirera jusqu’au 9 décembre prochain et ses résultats seront connus d’ici «la fin mars ou le début avril», promet le maire Bruno Marchand… même si la ville avait d’abord ciblé la fin de l’automne.

Ces stations seront relevées aux deux jours, en raison d’un manque de disponibilité de l’équipement nécessaire pour en faire un échantillonnage quotidien. Elles détecteront les particules dans l’air d’une trentaine de métaux, dont le nickel. Celui-ci a fait couler beaucoup d’encre dans les derniers mois vu la hausse de la norme qui est passée de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube au printemps. À noter que la méthode de consignation des données ne se fera pas en continu. Il sera donc impossible d’identifier le moment précis où l’air aura été de la moins bonne qualité au cours de la période de 48 heures précédant le passage du technicien responsable de récolter les données d’une station.

«La volonté, c’est d’avoir des données afin de mesurer la qualité de l’air. Avec ces données-là, nous voulons identifier les sources et travailler à améliorer la qualité de l’air via les sources qui contaminent cette qualité de l’air. Que ça vienne de la Ville ou du Port de Québec, on est tous à la même place», explique le premier magistrat de Québec. «On va vous présenter le rapport, qu’il y aille des problèmes ou non. On va regarder ce qu’on peut faire de mieux, et c’est impossible de ne pas changer les choses si on trouve quelque chose qui ne va pas. On parle ici de santé!», a-t-il ajouté tout en assurant que les actions nécessaires seront prises à l’intérieur de quelques «semaines ou mois, mais que ça ne prendrait pas des années».

Quant au report du moment de la publication des données, le maire Marchand le justifie en expliquant qu’il préfère dévoiler un rapport complet plutôt que partiel. «On a deux entités qui sont capables de produire des résultats en trois semaines, mais une troisième qui prend un peu plus de temps», a-t-il mentionné.

Capture d’écran/Google Maps

Smith doute du Port, Villeneuve veut des nouvelles de la Santé publique

De leur côté, les élus de l’opposition Jackie Smith et Claude Villeneuve qui représentent respectivement les citoyens de Limoilou et Maizeret-Lairets saluent la volonté de la Ville de mesurer la qualité de l’air. Or, ils croient que la façon de faire aurait dû être différente.

La cheffe de Transition Québec, Jackie Smith a manifesté un sérieux doute à l’égard de la bonne volonté du Port de Québec qui est un partenaire de la Ville dans cette initiative. «Considérant l’historique de mauvaise foi du Port de Québec, nous ne pouvons lui faire confiance et nous attendre à ce qu’il nous fournisse le véritable portrait de la situation. Ce sont des stations de la Ville qui doivent être au sein de la communauté, et non pas celles du Port», a-t-elle mentionné en s’inquiétant que le Port pratique du «cherry-picking» dans les données qui seront transmises aux firmes chargées de l’analyse des données. Elle dit d’ailleurs douter de l’indépendance des analystes.

De son côté, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve estime qu’il est plus que temps que le rapport du projet Mon environnement, ma santé mené par la direction régionale de la santé publique soit rendu public. Jeudi, le PDG du Port, Mario Girard a annoncé que sa publication était à nouveau repoussée, cette fois… en mars 2023. «On se fait niaiser! On apprend par la voix du PDG du Port que ça va sortir en mars… Ça a été lancé pour Limoilou en 2015, élargit à l’ensemble de la Basse-Ville en 2017. Puis, retardé par la pandémie. En février, lors du plénier, ça devait sortir en 2022… Et là, ce sera en 2023? On nous prend pour des caves!, a-t-il déploré. Je comprends que ce n’est pas le maire qui contrôle ça, mais il faut qu’il mette son pied à terre. [Pour ma part], je vais envoyer une lettre au ministre de la Santé et au ministre responsable de la Capitale-Nationale pour exiger la publication immédiate de l’étude».

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