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Les particules fines contribuent aux problèmes de santé cardiovasculaire et respiratoire des résidents de la Limoilou, Vanier et la Basse-Ville 

Les industries et le transport font partie des coupables. Photo: Benjamin Aubert/Métro

L’étude Mon environnement, ma santé (MEMS) dévoilée lundi par le CIUSSS de la Capitale-Nationale conclut que les particules fines présentes dans l’air de la Ville de Québec contribuent à divers problèmes de santé cardiovasculaires et respiratoires chez les résidents de plusieurs quartiers de la Capitale. Les quartiers les plus touchés sont ceux de la Basse-Ville (Saint-Sauveur et Saint-Roch), du Vieux-Limoilou et Champigny dans Sainte-Foy. 

Dans les quartiers de Limoilou, de Vanier et de la Basse-Ville (LVBV), ces particules «contribueraient au développement de l’asthme chez environ 20 enfants par année, ce qui représente 24 % des nouveaux cas d’asthme», soutient le rapport. De plus, «environ 33 personnes décéderaient d’une maladie cardiaque ischémique (infarctus) attribuable à cette exposition», soit 15 % des décès prématurés de cette cause. En guise de comparaison, les experts du CIUSSS expliquent que «les particules fines entraîneraient autant de décès prématurés par maladie cardiaque ischémique que le tabagisme».

Variabilité spatiale des concentrations moyennes annuelles de particules fines (μg/m3) à Québec, modélisées à partir des données de l’échantillonnage mobile, 2019 – 2020/Image : Gracieuseté/CIUSSSCN/Portrait de la pollution de l’air à Québec et de certains de ses impacts sur la santé des résidents des territoires des CLSC Limoilou – Vanier et Québec – Basse-Ville

Les grands coupables de cette contamination de l’air par les particules fines sont nombreux. Le CIUSSS nomme notamment le chauffage au bois, les transports et les industries, mais se garde de cibler directement qui que ce soit. «Dans LVBV, les concentrations de particules fines varient peu en fonction de la direction des vents, indiquant qu’il n’y a pas une seule source prédominante. Elles augmentent en hiver, probablement en grande partie à cause du chauffage au bois», analysent les auteurs du rapport.

Selon les données recueillies, «les modélisations montrent que les zones les plus exposées au dioxyde d’azote [un contaminant considéré comme un marqueur de la pollution des transports] sont situées à proximité des grandes artères routières». Or, à Québec, le quart des citoyens «demeure à moins de 100 m d’une route à circulation élevée», précise-t-on.

En réponse, la direction de la santé publique dresse une série de neuf recommandations. La première est celle «d’accélérer la transition vers la mobilité durable et de réduire la capacité routière et le volume de circulation traversant» les quartiers de Limoilou, de Vanier et de la Basse-Ville. Elle croit également qu’une «réglementation bonifiée sur le chauffage au bois» est nécessaire dans les municipalités de la Communauté métropolitaine de Québec. Une augmentation «des efforts de verdissement et de déminéralisation», une «accélération de la transition vers des énergies propres», une «réduction à la source de la production de matières résiduelles à incinérer», des efforts «d’atténuation des poussières émises par les travaux de construction, par la circulation routière et par les activités industrielles ou portuaires», la «mise en place d’un mécanisme de gouvernance intersectorielle locale» et l’adoption de «cibles intermédiaires non réglementaires pour les particules fines et le dioxyde d’azote, afin de tendre, à long terme, vers l’atteinte des lignes directrices édictées par l’Organisation mondiale de la santé» sont aussi souhaités.

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