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Environnement: les chiffres à surveiller en 2023

Terremomètre Science Presse
Photo: montage graphique - Science Presse

L’année 2023 ne manquera pas d’offrir son lot d’événements météorologiques inquiétants, tandis que les gouvernements démontreront s’ils respectent (ou non) les engagements pris au terme des conférences sur le climat et sur la biodiversité de 2022. Voici 10 chiffres à surveiller en cours d’année.

2022 dans la liste des 10 années les plus chaudes. D’ici la fin de janvier, différents organismes publieront leur bilan des températures moyennes de 2022. Si la tendance se maintient, l’année que l’on vient de quitter devrait se retrouver en 5e ou 6e place parmi les années les plus chaudes depuis le milieu du 19e siècle. Les 10 années les plus chaudes se retrouvent, désormais, toutes dans la dernière décennie (depuis 2010).

1,15 degré Celsius au-dessus de la moyenne. Si la tendance se maintient aussi, ce sera la 10e année d’affilée à se retrouver au-dessus du seuil symbolique du 1 degré au-dessus de la température moyenne d’avant la Révolution industrielle.

1,2 degré Celsius cette année? Selon le Bureau météorologique britannique, 2023 pourrait devenir la nouvelle année la plus chaude (battant 2016) et atteindre 1,2 degré pour la première fois. C’est une estimation, pas une prévision: la fourchette se situe entre 1,08 et 1,32, avec le plus haut niveau de probabilité à 1,20.

Le seuil du 1 degré et demi? À ce rythme, ce seuil, que les signataires de l’Accord de Paris, en 2015, s’étaient engagés à s’efforcer de ne pas atteindre, devrait être atteint vers 2030, et peut-être même dès 2028.

36,6 gigatonnes ou plus? Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) auront augmenté de 1% en 2022, atteignant un record de 36,6 gigatonnes, selon une estimation du Global Carbon Project publiée en novembre. La croissance semble néanmoins ralentir. La planète dépassera-t-elle ce nouveau record en 2023, ou s’agit-il du pic depuis longtemps attendu? 

18 pays ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre décroître dans la dernière décennie, selon le dernier volume du plus récent rapport du GIEC.

18% de croissance dans les énergies renouvelables? Les investissements sont en hausse. Selon la firme BloombergNEF, cela pourrait se traduire en 2023 par une croissance de 18% de l’énergie produite par des sources renouvelables, ou plus de 500 gigawatts. Impossible toutefois de dire combien de gaz à effet de serre en moins cela représente: selon le pays, cela peut signifier la fermeture d’une centrale au charbon, ou simplement plus d’énergie produite localement.

580 milliards de dollars (G$) par an. C’est la plus haute estimation de ce qu’il faudrait payer chaque année en pertes et dommages aux pays en voie de développement, pour les dégâts causés par les changements climatiques. Mais aucun chiffre n’apparaît dans l’entente intervenue à la fin de la COP27, sur la création d’un nouveau fonds pour ces «pertes et dommages». L’année qui vient verra beaucoup d’allers et retours dans les négociations, sur la façon dont ce fonds sera géré: qui y aura droit, et surtout, quels seront les engagements des pays riches.

Réduire de 500G$ les subventions nuisibles. Le fait que le terme «nuisible» soit demeuré au terme de l’autre sommet international, sur la biodiversité, témoigne du chemin parcouru. Il s’agit des subventions, directes ou indirectes, qui contribuent à la destruction des écosystèmes. Dans l’entente finale, un des engagements pris par les pays est de réduire de 500G$ ces subventions nuisibles et d’investir 200G$ chaque année dans la conservation. À suivre en 2023.

Un marqueur pour l’anthropocène? Il y a plusieurs années que les géologues se sont entendus sur un mot, «anthropocène»: notre civilisation a laissé une telle empreinte sur la planète qu’elle mérite, littéralement, sa propre «ère» géologique. Après s’être entendus sur une date — les années 1950 —, restait à choisir un site qui serve de «marqueur» ou, dans leur jargon, de «Point stratotypique mondial» ou, en plus joli, de «clou d’or». La liste a été réduite à 12 candidats, et le Groupe de travail sur l’anthropocène devrait annoncer son choix cette année. Mais considérant combien les géologues aiment le temps long, il est possible que le débat ne s’arrête pas là.

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