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La pluie abondante : de grandes conséquences sur les récoltes

Photo: Gracieuseté Ferme Simard

L’été pluvieux et nuageux se fait sentir sur la production des fermes du Québec. Le marché québécois au complet est incapable de répondre à la demande. Et pourtant, à ce jour, l’aide demandée par l’Union des producteurs agricoles n’a pas encore été entendue par le gouvernement.

Les mauvaises températures associées aux précipitations hors normes ont débuté vers la mi-juillet. «On a eu 90mm de pluie en 36 heures dans le coin du 10 juillet, donc on avait perdu toutes nos fraises d’été, explique David Simard, propriétaire de la ferme Simard, située à Sainte-Anne-de-Beaupré. Les fruits deviennent complètement amochés puisque l’eau vient blesser les fruits. Ça les fait aussi pourrir. Donc on a eu une perte quasi totale à ce moment-là et hier, avec les 102 mm de pluie tombés, c’est venu affecter les légumes.»

C’est un ensemble de facteurs qui vient affecter les récoltes cette année. «Quand on reçoit des quantités d’eau comme hier ce qui est dangereux, ce sont les maladies fongiques, la pourriture, c’est ça qui peut venir détruire les récoltes. »

Ce ne sont pas toujours des dommages qui sont visibles immédiatement, mais qui peuvent se manifester dans les prochaines semaines et prochains mois. Les récoltes n’ont pas le temps de sécher complètement puisqu’il y des pluies régulières, de l’humidité et pas nécessairement de températures chaudes pour contrebalancer.

«On n’a pas eu de températures normales depuis fin juin-début juillet. On a eu de grosses chaleurs au début juillet, mais ensuite on a eu du temps frais et pluvieux et ça pour les cultures c’est mortel parce que les plantes souffrent du surplus d’eau et en plus il n’ y a pas de chaleur donc le murissement est ralenti», ajoute l’agriculteur.

En conséquence, les rendements sont exécrables dans presque toutes les productions de fruits et de légumes. «Il y a quelques légumes ou c’est quand même bon, dépendamment des sols et des terrains où l’on récolte. Mais, en général, c’est une saison médiocre.»

Une saison qui coute cher

Les conséquences financières seront donc importantes cette année. «Elles sont déjà fortes. Moi c’est des dizaines de milliers de dollars de perdus en ce moment et je suis une petite entreprise, donc pour les plus grandes ça se chiffre en centaine de milliers de dollars, et même plus, en pertes de revenus cette année. Et évidemment les couts de production eux ne baissent pas.»

L’Union des producteurs agricoles demande donc une aide d’urgence immédiate au gouvernement. «Les programmes existants d’assurance récolte sont tellement mal adaptés à la culture maraichère que moins de 50% des producteurs sont assurés, témoigne David Simard. On ne s’assure pas parce qu’on sait que les programmes ne répondent pas à nos besoins et n’ont pas évolué en 30 ans, donc ils ne sont ni adaptés au climat actuel ni aux conditions du marché actuel. On demande donc au gouvernement de mettre à jour ces programmes et de donner une aide d’urgence en attendant.»

Pour le moment, au bout d’un mois de demandes en ce sens, aucune réponse n’a encore été donnée de la part de Québec.

«J’ai d’ailleurs parlé avec la Financière agricole ce matin qui m’a confirmé que je n’étais pas éligible à aucun paiement. Donc, on reste résilients. On est habitués de vivre avec des hauts et des bas climatiques, mais en ce moment ce sont plusieurs tuiles dans la même année et c’est généralisé à la grandeur de la province donc ça nous empêche même de se fournir ailleurs pour compenser les pertes et desservir nos clients. Le marché québécois au complet est incapable de répondre à la demande», termine le producteur agricole.

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