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Observations d’ovnis: un phénomène qui fait toujours jaser 

Plus ou moins 1000 ovnis sont signalés au Canada chaque année. Photo: PhonlamaiPhoto, iStock

Une fois n’est pas coutume, un film québécois – Mistral Spatial de Marc-Antoine Lemire – aborde la question des enlèvements extraterrestres. À quel point ce phénomène et celui des ovnis passionnent-ils encore la population? Y a-t-il eu des cas d’enlèvements au Québec? Survol d’un phénomène inexpliqué… 

En rentrant chez lui à la suite d’une rupture amoureuse, Sam, le personnage principal de Mistral Spatial, perd connaissance pour une raison inexpliquée et se réveille quelques heures plus tard en pleine rue. Marqué par cet événement et hanté par une mélodie qui résonne constamment dans sa tête, Sam se questionne: a-t-il été foudroyé par sa peine d’amour ou a-t-il été victime d’un enlèvement extraterrestre? 

Pendant la promotion de son film, le réalisateur Marc-Antoine Lemire s’est fait demander si ce n’était pas un peu ringard de parler d’extraterrestres en 2023. 

«C’est plutôt le contraire», soutient le journaliste Christian Page, spécialiste des questions touchant les phénomènes paranormaux et auteur du livre Ovnis au Québec

En effet, si l’intérêt médiatique était plus faible il y a quelques années, le journaliste a observé un nouvel engouement pour les ovnis depuis que le New York Times a révélé en 2017 que l’armée américaine continuait à s’y intéresser, malgré la fin du projet Blue Book en 1969. Cette histoire a tellement fait parler qu’en 2020, le Congrès américain a demandé au département de la Défense et aux services de renseignements de rouvrir une enquête sur la question des ovnis, raconte Christian Page. 

Le projet Blue Book a été créé en avril 1952 par les Forces aériennes (Air Force) des États-Unis afin d’étudier le phénomène des objets volants non identifiés (ovni). Il a pris fin en 1969.  

Cette demande a mené à la création en juillet 2022 d’un nouveau bureau d’investigation sur les ovnis dont le sigle est AARO (All-domain anomaly resolution office), qu’on pourrait traduire en français par le «Bureau de résolution des anomalies tout domaine». 

«[Depuis les années 1980], on n’a jamais autant parlé d’ovnis que dans les cinq dernières années, renchérit le journaliste. Le département de la Défense vient d’ailleurs de rendre public son premier véritable rapport annuel.» Non seulement le sujet fait plus parler, mais aussi on s’y intéresse plus sérieusement, ajoute-t-il, entre autres à cause de la présence accrue de drones au-dessus de nos têtes. 

«C’est un sujet qu’on doit prendre au sérieux, parce que ça représente un danger pour la sécurité nationale, puisqu’un ovni peut être potentiellement un drone étranger chinois ou russe qui vient colliger de l’information sur des terrains de manœuvres militaires.»

Ces phénomènes ovnis peuvent également représenter un danger pour la navigation aérienne. 

Christian Page, spécialiste des questions touchant les phénomènes paranormaux

Ainsi, malgré l’image populaire qu’évoque la notion des ovnis, rien n’indique que ces derniers sont d’origine extraterrestre, bien au contraire. 

Des ovnis ici 

Même au Canada, la question est davantage prise au sérieux. Des représentants du gouvernement américain auraient d’ailleurs demandé de rencontrer leurs homologues canadiens afin de s’assurer que les observations d’ovnis au Canada soient considérées par les autorités, soutient Christian Page, «ce qu’elles ne faisaient plus». 

Des documents obtenus par CTVNews.ca ont d’ailleurs révélé l’année dernière que l’ancien ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, a reçu un briefing sur les ovnis en juin 2021, en réaction à l’engouement médiatique pour ce phénomène aux États-Unis. 

«[Il faut] les prendre en considération et uniformiser les rapports d’enquête afin qu’ils puissent être communiqués aux États-Unis en utilisant les mêmes barèmes pour pouvoir faciliter l’investigation», explique Christian Page. 

Pour ce dernier, c’est une bonne chose que les autorités prennent ça en main, afin d’avoir un portrait plus juste des observations d’ovnis au Canada. 

«[Depuis des décennies], la question des ovnis était seulement prise en charge par de petits groupes amateurs qui n’ont en fait qu’un souhait, nous convaincre que nous sommes visités par des extraterrestres.» 

Je veux y croire 

Entre 2017 et 2019, le Québec était le champion des observations d’ovnis au Canada. Selon Christian Page, cette disparité statistique était due au nombre plus important d’organisations civiles s’intéressant à ce phénomène au Québec. 

«Comme le Québec est la province où il y a le plus de groupes sur les ovnis, il y a plus d’observations qui sont rapportées.» 

Observations d’ovnis au Canada selon les chiffres de l’UFOlogy Research 

2017: 518 signalements au Québec sur un total de 1101 au Canada (47%) 
2018: 382 signalements au Québec sur un total de 931 au Canada (41%) 

En ce qui concerne spécifiquement les enlèvements extraterrestres, Christian Page affirme avoir entendu parler d’au moins une vingtaine de cas au Québec, mais que très peu d’entre eux ont été médiatisés, les gens craignant d’être stigmatisés à la suite de leur témoignage.  

«Je n’ai pas enquêté sur tous ces cas, seulement sur quelques-uns et c’est toujours un peu la même chose qui revient, explique le journaliste qui relate l’une de ces histoires d’enlèvement dans son livre Ovnis au Québec. De façon globale, toutes les études qui ont été menées par des gens compétents démontrent que ces phénomènes n’existent pas.»  

Il précise que les spécialistes comme les psychologues, les psychiatres et les parapsychologues ne rejettent pas l’idée que certaines personnes ont la conviction d’avoir vécu des expériences hors norme et/ou exotiques, mais que des explications alternatives à celle d’un enlèvement extraterrestre doivent être considérées. 

«On dit souvent “je crois ce que je vois”, mais ce qui est vrai aussi, c’est que je vois ce que je crois.» 

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