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Les Premières Nations du Québec attendent les excuses du Pape

Ghislain Picard, chef de l'APNQL.
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard Photo: Josie Desmarais/Métro

L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) se demande si des excuses du pape seront faites en terres ancestrales, tel qu’espéré. Cette inquiétude fait suite aux déclarations dans Le Devoir du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), Monseigneur Raymond Poisson, sur la venue du pape au Canada.

Dans l’article, Monseigneur Poisson explique que des excuses ont déjà été faites lors du voyage de la congrégation canadienne au Vatican.

«Ces paroles ont été prononcées à quelques jours d’une rencontre que les survivantes et survivants attendent depuis les trente dernières années», a déclaré l’APNQL dans un communiqué.

Pour l’APNQL, de «réelles excuses» sont attendues lors de la venue du pape. Elles permettront aux personnes qui en ont besoin «d’entamer leur guérison avec tout le respect qu’ils et qu’elles elles méritent». Des milliers de personnes devraient se rendre à Saint-Anne-de-Beaupré pour recevoir des excuses du pape.

C’est nettement sous-estimer le processus dans lequel sont engagés les survivants.

Ghislain Picard, chef de l’APNQL

Dans une entrevue accordée à Métro, le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, estime que les propos de Monseigneur Poisson montrent de l’«insensibilité» face aux survivants.

«Les survivants font le voyage à Québec pour entendre les excuses», dit-il.

Selon lui, la délégation qui s’est rendue au Vatican avait réitéré la nécessité que des excuses soient également prononcées sur les terres ancestrales, lieu du régime des pensionnats.

«Si jamais la grande majorité repartent dans leur communauté respective […] sans avoir entendu des excuses prononcées par le pape, évidement, il risque d’y avoir beaucoup, beaucoup de déception», dit le chef Picard.

Lors de la première étape de sa visite en Alberta ce lundi, le pape François a présenté ses excuses auprès des communautés autochtones présentes lors de l’évènement pour les atrocités commises par le régime des pensionnats.

Des excuses, et après?

Pour le chef Picard, après les excuses doivent avoir lieu les réparations. Il serait souhaitable selon lui qu’une discussion ait lieu avec les représentants de l’église lors de leur venue à Québec. Des discussions autour d’éventuelles compensations financières pourraient avoir lieu.

«J’ai hâte de voir ce que l’église a à proposer, dit-il. [La] réparation, c’est aussi quelque chose qui est dans l’esprit des survivants et de leurs représentants.»

Selon lui, les attentes sont «extrêmement élevées» de la part des survivants des pensionnats autochtones. Ces derniers seront les seuls à pouvoir faire le bilan de la venue du pape et d’accepter de pardonner.

«L’Église catholique ne s’est pas empressée de s’engager sur l’idée d’une compensation financière, dit-il. D’ailleurs l’Église catholique est à ce jour la dernière a avoir présenté ses excuses.»

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