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Possible de remarcher après une lésion de la moelle épinière

Fauteuil roulant iStock
Une nouvelle cible neurologique pourrait faire en sorte que les répercussions d’une lésion de la moelle épinière ne soient plus irréversibles. Photo: iStock - Mediaphotos

Il y a de l’espoir pour les personnes ayant perdu l’usage de leurs jambes à la suite d’une lésion de la moelle épinière. Une découverte prometteuse pourrait leur permettre de remarcher un jour. Une nouvelle cible neurologique a été identifiée par une équipe de recherche affiliée à l’Université Laval et au Centre de recherche du CHU.

Cette information coïncide avec une situation apparentée survenue dans un récent épisode de la série télévisée STATS portant sur la première ligne du réseau hospitalier. Il faut savoir que contrairement à une croyance répandue, les lésions de la moelle épinière sont rarement complètes. Le cerveau garde accès au circuit de la moelle épinière situé sous la blessure, mais ce lien demeure souvent en dormance.

La stimulation cérébrale profonde, ou stimulation électrique, pourrait l’activer et promouvoir la récupération de la marche. Reste à identifier quelle région du cerveau devrait être ciblée. C’est le défi qu’a relevé l’équipe de Frédéric Bretzner, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, en s’intéressant à un centre locomoteur du cerveau. Plus précisément, à la région locomotrice mésencéphalique.

Selon ses explications, «cette zone est reconnue depuis longtemps comme pouvant amorcer et accélérer la marche chez plusieurs espèces animales. La région est composée du noyau cunéiforme et du noyau pédonculopontin. Pour ce dernier, la stimulation cérébrale profonde a généré des résultats ambivalents chez les personnes parkinsoniennes présentant des troubles de la marche et de l’équilibre. Il n’existe toutefois pas d’étude clinique pour le noyau cunéiforme.

Zone cérébrale prometteuse

L’équipe du professeur Frédéric Bretzner a donc utilisé l’optogénétique afin de modifier génétiquement des neurones pour qu’ils deviennent sensibles à la lumière. Elle a ensuite activé les neurones glutamatergiques, ou excitateurs, des noyaux cunéiforme ou pédonculopontin chez la souris avec de la lumière bleue.

«Après une lésion de la moelle épinière, la stimulation dans le noyau cunéiforme des neurones excitateurs amorçait la marche chez la souris au repos. Lors d’un exercice spontané de marche, la stimulation améliorait aussi la qualité de la marche et la coordination entre les muscles des pattes arrière», explique M. Bretzner. Il arrive au constat que le noyau cunéiforme constituerait une meilleure cible neurologique en vue d’améliorer la locomotion d’une personne paraplégique.

En attendant le développement d’implants et d’outils optogénétiques adaptés pour cibler les neurones glutamatergiques du noyau cunéiforme chez l’humain, sa stimulation électrique pourrait être envisagée. Cette approche permettrait également d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de traumas ou de maladies neurodégénératives affectant la marche et la posture. En plus de la paraplégie, cela inclut les accidents vasculaires cérébraux, la sclérose latérale amyotrophique ou la maladie de Parkinson.

L’étude a été publiée dans la revue scientifique Cell Reports Medicine. Les signataires sont Marie Roussel, David Lafrance-Zoubga, Nicolas Josset, Maxime Lemieux et Frederic Bretzner, affiliés à l’Université Laval.

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