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Enzyme protectrice contre l’anémie de Fanconi

Recherche en laboratoire
Photo: Métro - Archives

Une équipe de recherche de l’Université Laval a identifié une enzyme capable de réparer les dommages à l’ADN associés à l’anémie de Fanconi. Cette avancée ouvre une voie thérapeutique prometteuse pour les personnes souffrant de cette maladie rare, dont l’espérance de vie ne dépasse pas 30 ans.

L’anémie de Fanconi engendre plusieurs symptômes tels que des troubles de la moelle osseuse, l’incapacité de produire des cellules sanguines, des malformations squelettiques et des défauts oculaires. Elle accroît également le risque de développer un cancer du sang, de la bouche et de la gorge.

Jean-Yves Masson soupçonne depuis une dizaine d’années le rôle de certains composés naturels produits par le corps dans le développement de la maladie. Le professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec se doutait qu’ils pouvaient attaquer l’information génétique et causer ce spectre de phénotypes.

C’est le cas du formaldéhyde qui peut souder les deux brins d’ADN ensemble ou y fusionner une protéine. Ces jonctions nuisent à la transcription génétique et à la division cellulaire, entrainant la mort des cellules ou leur réplication instable.

Analyse du génome humain

L’équipe de recherche, composée entre autres de l’étudiante au doctorat Yuandi Gao, de la chercheuse postdoctorale Laure Guitton-Sert, et des collaborateurs Samer Hussein et Amélie Fradet-Turcotte, s’est penchée sur l’analyse du génome humain puisque l’anémie de Fanconi découle de mutations génétiques. Elle a utilisé la méthode de CRISPR-Cas9 pour inactiver plus de 17 000 gènes humains et identifier ceux permettant une résistance au formaldéhyde.

L’équipe a pu ensuite tester l’effet du composé sur chacun de ces gènes. L’objectif était de déterminer lesquels réagissaient au formaldéhyde et lesquels avaient un effet protecteur. C’est ainsi que son équipe a identifié le gène EXO1 comme voie thérapeutique potentielle, une première selon le professeur Masson. Le résultat a été publié dans la revue scientifique Nature Communications.

Il ajoute que l’analyse d’échantillons cliniques permettrait de voir si la quantité d’enzyme influence la réponse des cellules au formaldéhyde et la sévérité des symptômes. L’équipe de recherche prévoit de tester la voie thérapeutique. Éventuellement, le professeur Masson espère pouvoir augmenter la quantité d’enzyme EXO1 avec des composés pharmacologiques afin d’aider les personnes souffrant de cette maladie rare.

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