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La nation huronne-wendat rayonne à la COP15

Photo: gracieuseté

Le bureau du Nionwentsio de la nation huronne-wendat a envoyé une délégation pour prendre part à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), à Montréal, du 9 au 17 décembre. C’était l’occasion idéale pour les experts de la nation de faire partie de la solution afin de mieux protéger les écosystèmes mondiaux.

C’est le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, en personne qui a suggéré aux représentants  de la nation huronne-wendat d’être présents à l’évènement.

«Il est venu nous rendre visite cet été et après qu’on lui ait fait part de nos recherches, il nous a dit qu’il fallait absolument qu’on vienne présenter tout ça à la COP15», raconte le directeur du bureau du Nionwentsio, Louis Lesage.

En plus de prendre part à une panoplie d’ateliers de travail, la délégation a pu présenter l’ensemble des projets qui ont été réalisés en matière de conservation de la biodiversité sur le territoire de la nation. Au cours de la première de deux conférences, le bureau a expliqué les rouages du projet Ya’nienhonhndeh.

L’objectif de cette initiative est de protéger une forêt vierge de 836 km2 située au nord de la Ville de Québec. «On a fait des découvertes absolument incroyables sur cette partie de notre territoire, comme des artéfacts datant de plusieurs siècles et des endroits excessivement bien conservés. Pour notre nation, c’est primordial que ce lieu devienne une aire protégée», affirme Louis Lesage.

Du chemin à faire

Après ces recherches, le bureau du Nionwentsio s’est empressé d’aller à la rencontre du gouvernement du Canada pour demander que la forêt vierge soit conservée. L’équipe wendat s’est toutefois cogné le nez sur la porte à plus d’une reprise. Elle a dû demander l’aide de plusieurs chercheurs universitaires pour passer au peigne fin la zone et prouver hors de tout doute sa valeur en termes de biodiversité.

«On a essayé de faire valoir notre point dans tous les ministères qui pourraient être impliqués dans ce genre de décisions, sans succès», confie le directeur. Encore aujourd’hui, le seul objectif de conserver le patrimoine des Premières Nations n’est pas une raison suffisante pour motiver la création d’une aire protégée.

Je pense que ça ferait des années que l’endroit serait protégé par le gouvernement si on y avait trouvé des vestiges judéo-chrétiens équivalents.

Louis Lesage

Pendant sa présentation, M. Lesage a vu plusieurs personnes de l’auditoire esquisser des sourires gênés lorsqu’ils ont constaté la difficulté absurde que le bureau du Nionwentsio a eu à faire reconnaître la valeur de cette partie du territoire. «Il faut repenser certains critères», soutient-il.

Dans la bonne direction

Malgré les embuches rencontrées, le directeur du centre de recherche wendat souligne qu’énormément de chemin a été parcouru dans les trente dernières années par rapport à la collaboration entre les Premières Nations et les instances décisionnelles.

«Le simple fait d’être invités à un évènement international comme celui-ci montre qu’on a acquis une certaine crédibilité aux yeux des gouvernements, conclut-il. Nous voulons participer aux efforts de conservations et mettre nos savoirs et notre vision au service du bien commun.»

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