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Broncos: le père d’une victime reçoit des excuses du camionneur en cause

MELFORT, Sask. — Le père d’un joueur de hockey junior tué dans l’accident d’autobus des Broncos de Humboldt croit que sa rencontre en face à face avec le camionneur qui a causé la collision représente un moment marquant pour leurs vies.

Scott Thomas, dont le fils Evan est mort dans l’accident du 6 avril dernier, a raconté que Jaskirat Singh Sidhu et lui avaient pleuré lors de leur rencontre en privé, en marge de l’audience sur la détermination de la peine du camionneur.

«C’étaient 15 minutes très puissantes, très émouvantes, a témoigné M. Thomas. Il y a eu beaucoup de larmes des deux côtés.»

«Il a dit exactement ce qu’il a dit en cour: « Je suis désolé, je suis tellement désolé, je suis tellement désolé »», a-t-il ajouté.

M. Thomas était assis dans la salle d’audience de Melfort, en Saskatchewan, mercredi, lorsque le frère de M. Sidhu lui a tapoté le genou pour lui demander s’il serait prêt à rencontrer la famille du camionneur.

«Nous sommes allés dans une petite pièce à l’arrière», a-t-il relaté en entrevue.

M. Thomas a souvent dit qu’il aimerait rencontrer M. Sidhu.

Lors de leur rencontre, le chauffeur lui a demandé comment il pouvait se racheter.

«Je lui ai dit: « Jusqu’à maintenant, tu as fait tout ce que tu pouvais »», s’est-il souvenu.

«Il a plaidé coupable, il a enlevé la possibilité d’un long et fastidieux procès. Il a mis fin aux procédures d’une façon plutôt rapide et efficace, et il a définitivement épargné à notre famille une bonne part de deuil.»

M.Thomas dit avoir accepté les excuses du chauffeur.

«Absolument. C’était un moment marquant dans nos deux vies, je crois. C’est ce que je voulais.»

Des témoignages émouvants

Quatre-vingt-dix déclarations des victimes ont été soumises par des membres de familles pendant trois jours. Ils ont pleuré en parlant de leur deuil sans fin pour leurs proches et de leur frustration pour les gens marqués à vie par cette tragédie. Certains ont pu pardonner à M. Sidhu, mais d’autres se disaient trop fâchés pour le faire.

M. Thomas dit qu’il ne voudrait pas être dans la peau de la juge qui devra déterminer sa peine.

«Il y a définitivement certaines parties de notre conversation dont je ne parle pas encore, mais l’étendue de la tragédie humaine est incroyable. Toutes les fois que je me dis que je ne peux pas aller encore plus bas, quelque chose arrive pour continuellement me briser le coeur», a-t-il indiqué.

Assister aux déclarations des victimes a parfois été plus difficile à vivre que les jours qui ont suivi le drame, a-t-il ajouté.

«Quelques membres de la famille de M. Sidhu étaient à la rencontre avec nous et on pouvait voir la douleur dans leur visage. Tellement de familles à plusieurs niveaux (sont impliquées)», a-t-il souligné.

M. Thomas se fâche davantage contre le système qui a permis à M. Sidhu de circuler dans un camion avec peu d’expérience et encore moins de formation.

«Si j’entretiens des ressentiments à long terme envers quelqu’un, c’est envers la compagnie qui l’a embauché… l’industrie du camionnage qui a permis à cela d’arriver et les gouvernements qui ont permis à cet homme d’être derrière le volant.»

«Peu importe ce qui arrive, il n’y a pas de gagnant là-dedans. Il y aura des perdants», a-t-il conclu.

La Presse canadienne


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