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D’itinérant à conférencier: le parcours de Démétry

Photo: Victoria Sanfaçon/Métro

Démétry Cloutier n’a beau avoir que 26 ans, il a vécu de l’itinérance cachée pendant une bonne partie de sa vie. Grâce au Centre Jacques Cartier (CJC) toutefois, il a pu redécouvrir sa passion pour l’art. Rencontre avec un jeune homme qui veut redonner au suivant à l’occasion de l’inauguration d’une murale pour les 30 ans du centre.

Après avoir quitté son domicile familial où il a été maltraité, Démétry a vécu dans une dizaine de familles d’accueil et a vagabondé d’un organisme à un autre. Il a également habité brièvement dans un appartement, mais il a été forcé de quitter à cause d’un voisin qui le harcelait parce qu’il est trans, affirme-t-il.

C’est à travers les Projets Émergeants, un fonds de soutien au démarrage de projets artistiques et entrepreneuriaux, qu’il a entendu parler du CJC, où il réside depuis 2021. Grâce au centre, il a pu participer à des ateliers de cirque et de musicothérapie. «Je ne savais pas à quel point la musique était importante dans ma vie. Je l’utilise maintenant pour m’apaiser et me remettre dans le moment présent», a-t-il expliqué. Pour lui, le CJC est un milieu sécuritaire et respectueux où il a pu trouver une véritable communauté d’appartenance.

Démétry est très impliqué dans son milieu. En plus d’être vice-président du conseil d’administration du CJC, il a animé plusieurs événements, dont un sur la surdose et la naloxone. «Moi, le sujet de l’itinérance, c’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur, Ce n’est pas tout le monde qui sait comment réagir quand quelqu’un fait une surdose», a-t-il dit. Il a également tenu une conférence sur les troubles du langage, ayant lui-même été diagnostiqué dysphasique à l’âge de 5 ans, un trouble du développement du langage qui est très méconnu du public.

La murale: un projet collectif

Démétry et 11 autres jeunes ont récemment participé à la création d’une murale dans la cour arrière du CJC afin de célébrer les 30 ans du centre. «Le côté artistique, moi je l’ai vraiment beaucoup. Depuis que je suis tout jeune que l’art m’aide à m’exprimer. Quand je suis parti de chez ma mère, j’ai vraiment laissé l’art de côté. Ça m’a fait revivre des émotions», a-t-il raconté.

La murale est le résultat d’un travail collectif: «Chaque participant a fait des photos. Un artiste a pris toutes nos photos et a fait plusieurs œuvres d’art. Après, on a choisi celle qu’on voulait, mais il y a des aspects des photos de tout le monde». Par la suite, les jeunes ont eu la chance de peindre une partie de la murale.

Le projet a été financé par une entente de développement culturel entre le Ministère de la culture et la Ville de Québec.

La murale, en cours de finition, a été réalisée avec de la peinture en aérosol et de l’acrylique pour extérieur. De gauche à droite: Démétry Cloutier, Patrick Forchild, artiste peintre, et Clémentine Ogier, chargée de projet pour les 30 ans du CJC et pour la murale. Photo: Victoria Sanfaçon/Métro

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