Les tout-petits ne sont pas égaux face aux changements climatiques
Le Rapport pour une justice environnementale de la Fondation David Suzuki a mis en évidence qu’il existe des inégalités environnementales qui ont des impacts sur les tout-petits. L’Observatoire sur les tout-petits suit donc la situation attentivement.
«On n’est pas tous égaux face aux changements climatiques. Certains jeunes enfants y sont davantage exposés, comme les enfants de milieu défavorisé», mentionne Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire sur les tout-petits.
En effet, les jeunes enfants qui vivent en milieu urbain sont par exemple plus à risque de vivre près d’îlots de chaleur ou de liens autoroutiers où l’air est pollué. Pendant la petite enfance, les bébés et les enfants mettent aussi beaucoup de choses à leur bouche, ce qui les rend plus vulnérables aux contaminants.
Fannie Dagenais reconnaît que de façon générale, il n’y a pas encore beaucoup d’études sur le sujet des impactsenvironnementaux sur le développement des tout-petits. «On commence à en avoir quelques-unes, comme celle menée par la Santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue qui documente les contaminants près de la Fonderie Horne». L’arsenic est par exemple un contaminant qu’on sait très cancérigène et dont les concentrations sont élevées dans la région. «Les effets de l’arsenic sur la santé sont connus et c’est très préoccupant pour les tout-petits».
Il existe aussi des études qui démontrent les répercussions sur la structure du cerveau de l’enfant de contaminants auxquels la femme enceinte est exposée.
Comment agir concrètement?
La responsabilité collective est la clé. «Il faut être vigilant, réduire les polluants autour de nous, s’engager pour réduire notre trace écologique. Quand on développe de nouveaux quartiers, il faut porter attention quand les terrains sont à louer à garder des espaces de verdure, illustre Mme Dagenais. On parle aussi du logement. Il faut que l’accès aux logements sociaux soit facilité, qu’il y ait le bon nombre de chambres pour le nombre d’enfants, que les familles puissent avoir accès aux espaces verts». Elle mentionne que certains projets de mixité sociale avec accès à un espace vert commun, une garderie et des logements pour personne aînés viennent agir sur plusieurs facteurs à la fois.
Trois axes pour favoriser le développement des jeunes enfants
Voici les trois axes identifiés par l’Observatoire de tout-petits pour agir positivement sur le développement des tout-petits :
-des politiques qui visent directement l’enfant,
-des politiques qui soutiennent les parents avec par exemple des mesures de conciliation famille-travail,
-Et un environnement propice au développement de l’enfant, avec des milieux de garde éducatifs accessibles et du logement abordable, entre autres.