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Lutte contre un parasite qui menace les fraisières

Un projet de recherche vise à élaborer des moyens écologiques pour pérenniser les fraisières d’ici et d’ailleurs menacées par de nouveaux pathogènes. Photo: gracieuseté - UPA Gilles Roux

AGROALIMENTAIRE – Un étudiant en génie biotechnologique du Mexique met à profit son expertise pour aider les producteurs de fraises du Québec. Venu au Canada comme participant à un stage de recherche, Dagoberto Torres García élabore une méthode pour combattre un nouveau groupe de parasites. Grâce à l’extraction d’ADN réalisée dans les laboratoires de l’Université Laval, la lutte s’organise contre ces insectes qui menacent la culture du petit fruit rouge.

Formé à l’Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey, l’étudiant en biotech travaille ici sous la supervision d’Edel Pérez López. Ce phytopathologiste est professeur adjoint à l’Université Laval et chercheur principal chez EdeLab. Son protégé fait partie des 2200 étudiants qui participent au programme Stage de recherche Globalink de Mitacs à travers le pays, dont plus de 600 au Québec.

Le jeune chercheur aide à identifier les insectes porteurs des bactéries qui propagent une nouvelle maladie nocive qui touche les champs de fraises partout dans le monde. Cela contribue aussi à la compréhension des impacts des changements climatiques sur l’apparition de bestioles nuisibles dans des endroits comme le Québec, où on ne les a jamais répertoriés auparavant.

Dagoberto Torres García réalise ses recherches en laboratoire sous la supervision d’Edel Pérez López, professeur adjoint à l’Université Laval. Photo gracieuseté

«Nous savons que les agriculteurs du Québec ont dû accroître la quantité d’insecticide utilisée au cours des dernières années, en raison de la prolifération des parasites», explique Dagoberto. La situation est préoccupante pour la province qui s’avère à l’origine de plus de la moitié des fraises cultivées au Canada. Or, la production de ce fruit tend à diminuer progressivement au Québec. Elle est actuellement inférieure de 16% à la quantité record de 2017, selon Statistique Canada.

Pathogènes à identifier

Le projet de recherche visant à caractériser les pathogènes est financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Son but consiste à élucider l’émergence des bactéries responsables du problème et quel parasite les porte. Cela permettra de cibler les moyens pour atténuer la propagation de la maladie de façon durable. Il a déjà permis la découverte de cinq genres de cicadelles jamais vues ici auparavant. Un phénomène que l’équipe soupçonne d’être lié aux changements des schémas de migrations des insectes engendrés par le réchauffement climatique.

Dagoberto applique ses compétences en dépistage génétique aux échantillons d’insecte récoltés des champs du Québec, pour identifier les cicadelles porteuses du pathogène nocif. Il s’y consacre en étroite collaboration avec Jean Durivage, étudiant de premier cycle, ainsi que Nicolas Plante et Anne-Sophie Brochu, étudiants à la maîtrise d’EdeLab à l’Université Laval.

Stratégies à déterminer

«À ce jour, les agriculteurs ne savent pas s’il y a un ou plusieurs insectes responsables du problème. Ni le rôle de certains facteurs comme la température. Une fois que nous aurons ces connaissances, nous pourrons les conseiller sur les meilleures stratégies pour combattre ce parasite nocif de façon écologique», précise le jeune chercheur, dont la passion pour l’agriculture durable est liée à la production de luzerne, de maïs et de produits laitiers de sa famille au Mexique.

Le laboratoire travaille de concert avec plusieurs agriculteurs québécois, tel que la ferme Onésime Pouliot à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, fournisseur important de fraises. Pour Daniel Pouliot, propriétaire de la ferme, la cicadelle est un nouveau parasite qui émerge non seulement sur les fraises, mais aussi sur les framboises. «Pour maintenir la production commerciale, nous devons savoir quels sont les problèmes exacts et comment les gérer. En ce sens, cette recherche est essentielle», souligne-t-il.

«Nous comptons sur la collaboration avec l’Université Laval pour le partage des connaissances, en vue d’innover et de maintenir l’agriculture durable.» – Marine Marel, gestionnaire projets R-D à la ferme Onésime Pouliot

Une nouvelle famille de parasites appelés cicadelles s’attaque aux plants de fraises jusque-là exemptés dans les champs du Québec. Photo gracieuseté

Métro Média

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