Évaluer les risques de contamination de l’eau potable lors d’inondation
SCIENCE. Le Québec a été témoin d’inondations record répétées dans les dernières années. Outre les dégâts matériels et les répercussions psychologiques, ces catastrophes peuvent poser un danger pour la santé, notamment par la contamination des sources d’eau potable. Cet aspect fera l’objet d’un projet de recherche visant à développer un moyen pratique pour estimer les risques.
C’est la professeure Geneviève Bordeleau, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) qui mène l’initiative regroupant plusieurs experts. L’objectif consiste à augmenter la protection et la résilience des communautés par une meilleure gestion des prises d’eau potable vulnérables en cas d’inondation.
Le projet collaboratif regroupe la professeure Bordeleau, le professeur Karem Chokmani, de l’INRS, l’entreprise Géosapiens et la professeure Roxane Lavoie, de l’Université Laval. Ensemble, ils développeront un outil d’aide à la décision qui pourra être appliqué à tout le territoire québécois. Il s’agit d’un des trois projets financés par le Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ), dans le cadre d’un appel conjoint avec Ouranos.
Condition favorable
Selon l’experte en géochimie isotopique, le risque de contamination d’eau potable dans un secteur dépend de conditions particulières. En effet, la source d’eau potable souterraine doit être située près d’un cours d’eau contaminé qui, en période d’inondation, s’infiltre dans cette source. Cette infiltration peut se faire directement, par la surface, ou indirectement, via les nappes phréatiques.
«Bien que les normes de construction des captages d’eau potable au Québec visent à protéger la qualité de l’eau, plusieurs facteurs peuvent augmenter localement les risques de contamination de celle-ci», souligne la professeure Bordeleau.
Risques par secteur
L’équipe de recherche colligera des données publiques provenant de différentes sources, en plus de réaliser des travaux sur le terrain. Ces informations permettront de développer une méthodologie pour évaluer spatialement ces risques.
«Nous allons tester cette approche sur quelques zones d’étude restreintes. Celles-ci diffèrent par leur contexte social et géographique, leur type d’approvisionnement en eau et le type de contaminants susceptibles de se rendre aux stations de prélèvement de l’eau potable», explique la professeure Bordeleau.
Avec cette recherche, le Québec pourra prendre des mesures pour protéger davantage la qualité de l’eau dans les captages touchés par les inondations, et réduire les risques pour la santé.