Croissance économique modeste à l’image du pays pour Québec en 2022
Le produit intérieur brut (PIB) réel de la région de Québec a atteint 40,1G$ en 2022, soit une progression de 1,5%. Moindre que prévue au départ par la Conference Board du Canada (CBoC), en raison de l’incertitude causée par la recrudescence de l’inflation, cette croissance s’apparente néanmoins à la moyenne de la décennie 2010-19.
Une situation qui n’a rien d’unique à la région de Québec puisqu’elle se vérifie également à la grandeur de la province et même du pays. Tel est du moins le constat global de l’équipe des études économiques de Québec International, dans cette cinquième et dernière section du Bilan et perspectives 2022-23 portant sur la «croissance économique».
Il ressort de cette étude que «plus de 80% du PIB de la région a été généré en 2022 par le secteur des services et un peu moins de 20% par celui des biens. Cette répartition du PIB entre les deux secteurs correspond à ce qu’on observe à Montréal et Toronto, où le secteur des services a contribué respectivement pour 78% et 81% dans le PIB».
En 2023, l’inflation et l’incertitude économique sur la scène internationale, causées notamment par les conflits armés, les pressions inflationnistes et les hausses de taux d’intérêt, resteront d’actualité. Cela risque d’affecter la croissance. Si bien que celle-ci devrait être modérée selon les différents prévisionnistes pour la région (+0,4%), la province (+0,2%) et le pays (+0,7%). De plus, elle sera tributaire de la hausse de la productivité au cours de la prochaine année.
Niveau de vie
En ce qui concerne le niveau de vie et de productivité, la région reste toujours à la traîne par rapport aux principaux centres urbains canadiens. Après une année difficile partout au pays, elle se retrouve en dernière position avec un niveau de vie s’établissant à 47 088$ et un PIB par emploi de 91 149$.
«Il s’agit d’un niveau plus faible qu’ailleurs, alors que dans l’ensemble du Canada, les autres régions se sont situées aux alentours de 1,5% de croissance en moyenne. Pour sa part, Montréal a connu la plus grande croissance du PIB par habitant avec 2,5%», note l’équipe des études économiques de Québec International.
Perspectives
La conjoncture économique actuelle restera d’actualité en 2023, causant des attentes faibles de croissance, et ce constat semble largement partagé. On doit donc entrevoir une croissance sous la barre de 1% pour la province, tandis qu’elle devrait se trouver aux alentours de 1% au pays.
Aspect positif induit par la conjoncture, la réorganisation et la numérisation des processus font en sorte que les entreprises travaillent mieux plutôt que de travailler davantage. «C’est pourquoi l’augmentation de la productivité est l’une des solutions qui permettront de répondre aux défis de la rareté de main-d’oeuvre. Bien que cette réalité soit souvent associée aux investissements en robotisation des entreprises manufacturières, ce concept s’applique à l’ensemble de l’économie», constate l’étude.
Dans le contexte de rareté de main-d’oeuvre, la hausse de la productivité s’avère pour les entreprises une manière de poursuivre leur croissance et de faciliter l’attraction et la rétention d’employés. Non seulement l’efficience permet de réduire les besoins en main-d’oeuvre, mais elle est également synonyme de meilleurs salaires pour les employés.