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Le système professionnel au service de la protection du public face à la mésinformation scientifique

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Photo: Infographie Métro Média

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, la propagation de la mésinformation a entraîné une baisse de la confiance du public vis-à-vis des vaccins, ce qui a contribué à une augmentation du nombre de cas et de décès. Selon une étude menée par le Conseil des académies canadiennes (CAC), entre mars et novembre 2021, environ 2,35 millions de Canadiens ont repoussé ou refusé la vaccination contre la COVID-19, ce qui a entraîné 2800 décès et des dépenses d’au moins 300 millions de dollars en visites à l’hôpital et en soins intensifs. Il est essentiel de faire confiance aux scientifiques pour assurer une meilleure santé publique et prévenir les conséquences négatives de la mésinformation. Cette dernière, qui consiste à diffuser des informations erronées ou trompeuses, peut avoir des conséquences graves sur la santé et le bien-être de la population, ainsi que sur l’économie et l’environnement.

Le travail rigoureux et méthodique des scientifiques, associé à la vérification et à la critique par des pairs, conduisent à des conclusions fiables et crédibles. Grâce à ce processus scientifique, les soins de santé ont connu des améliorations significatives au fil des décennies, notamment dans le développement de médicaments, de traitements et de vaccins. Les avancées de la discipline scientifique de l’épidémiologie ont également permis de mieux comprendre les facteurs de risque pour la santé et de mettre en place des campagnes de sensibilisation pour réduire la mortalité. Il est indéniable que la science a permis l’amélioration de notre qualité de vie et continuera de le faire. Or, comme en témoignent les résultats du rapport du CAC, la mésinformation peut freiner ces avancées. Plus que jamais, le public doit faire confiance aux scientifiques qui détiennent les connaissances nécessaires pour assurer le bien-être collectif. De leur côté, ces derniers ont aussi leur rôle à jouer et doivent poursuivre leurs efforts de communication, de vulgarisation et d’éducation. La lutte contre la mésinformation en est une commune.

D’ailleurs, l’un des remparts contre cette désinformation est clairement le système professionnel québécois. En effet, la fonction première des ordres professionnels est d’assurer la protection du public. De nombreuses actions sont réalisées afin d’assurer la rigueur scientifique autant des gestes que des propos, des personnes membres d’ordres professionnels.

En ce sens, il convient de rappeler que l’Ordre des chimistes du Québec, l’Association des microbiologistes du Québec et l’Association des biologistes du Québec réalisent tous des démarches auprès des autorités gouvernementales afin d’assurer une meilleure protection du public en matière de sciences appliquées. La proposition la plus porteuse en ce sens – et la plus simple sur le plan législatif – serait de les regrouper dans un même ordre professionnel. En effet, ceux-ci partagent une importante connexité au niveau des connaissances et des milieux pratiques, notamment dans le secteur de la santé. En intégrant les microbiologistes et les biologistes à un ordre professionnel fort et déjà en place, les mécanismes disciplinaires et de la lutte à l’usurpation de titre qui s’appliqueront dès lors à leur exercice professionnel permettront de mieux protéger le public de certains discours conspirationnistes et pseudoscientifiques. Le tout au plus grand bénéfice de la population du Québec.

Marc Hamilton, président de l’Association des microbiologistes du Québec, Michel Alsayegh, chimiste, président de l’Ordre des chimistes du Québec et Marie-Christine Bellemare, présidente de l’Association des biologistes du Québec

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