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Le contrat pour le matériel roulant entériné… sans les oppositions

Photo: Gracieuseté/Ville de Québec

L’entente avec Alstom pour la construction du matériel roulant du tramway a été entérinée à la majorité par le conseil municipal mardi soir. Toutefois, cela s’est fait sans l’aide des deux groupes d’oppositions et des indépendants Jean-François Gosselin et Bianca Dussault.

Ayant fait campagne en faveur du tramway, les élus de Québec d’abord, qui forment l’opposition officielle, se sont en effet prononcés contre les contrats de 569M$ pour la conception et la construction des rames et de 768M$ pour l’entretien de celles-ci sur une période de 30 ans. Ils estiment ne pas avoir suffisamment d’informations, malgré sept heures sur deux jours de questions et réponses avec des experts du bureau de projet, pour garantir aux citoyens que le projet se fera «à justes coûts».

«À plein de moments au cours du processus, nous avons reçu des informations contradictoires en plénier et en privé. Aujourd’hui, nous avons posé nos questions et elles n’ont pas trouvé de réponses. Nous souhaitons un tramway à Québec, mais nous n’avons pas les informations nécessaires pour dire que nous sommes devant un bon contrat […] Nous sommes tristes d’avoir voté contre, nous préférerions arriver ici et dire qu’on a adopté quelque chose qui a du bon sens et que c’est fiable. Nous sommes inquiets de la manière dont la Ville mène le projet et j’invite le maire à se ressaisir!», a soutenu le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve en assurant que lui et ses collègues «continueraient à poser des questions».

En l’absence de la conseillère de l’opposition, Alicia Despins, le vote sur l’entente avec Alstom s’est soldé à 11 conseillers et le maire en faveur contre 10 conseillers contre. M. Villeneuve, assure que la position de son équipe aurait été la même si cette dernière n’avait pas été en vacances au Japon avec son conjoint, «un médecin intensiviste qui ne peut pas prendre des vacances à tout moment». Sa présence aurait donc créé une égalité lors du vote.

Dans le camp de l’Équipe priorité Québec, farouchement opposé au projet, le chef Patrick Paquet a salué que les membres de Québec d’abord «lui donnent raison à l’effet que le projet est mal géré et mal ficelé». Son collègue Eric Ralph Mercier a déploré l’absence de Mme Despins en argumentant que «son vote coûtera très cher» aux citoyens puisqu’il aurait permis de renverser la proposition d’entente avec Alstom.

«Québec d’abord a décidé de vendre son âme»

Réagissant à l’absence d’un appui de la part de Québec d’abord, le maire Marchand a accusé l’ancienne formation de Régis Labeaume, à l’origine du projet, «de vendre son âme». «C’est un triste spectacle auquel nous venons d’assister. Ce parti-là vient de rompre avec sa principale promesse électorale, son projet. Ce qu’on fait depuis deux jours, c’est de la petite politique», a-t-il soutenu en mentionnant que l’administration avait tenté à plusieurs occasions de transmettre à l’opposition des informations sur l’entente.

Le premier magistrat de la capitale craint par ailleurs que l’absence d’unité au conseil municipal «fragilise» le projet. «Ce n’est pas vrai que les consortiums qui travaillent avec nous ne regardent pas les résultats de ce type de procédé démocratique. On ne peut pas faire ça sans qu’il y ait des conséquences», a-t-il poursuivi en croyant que ce vote de Québec d’abord «n’aide personne» afin de faire «augmenter l’acceptabilité sociale» entourant le projet. Le maire s’est toutefois dit «soulagé» que l’entente ait été entérinée, vue l’absence de Mme Despins.

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