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Bien-être: le Québec se démarque de l’Ontario sur tout, sauf l’environnement

Photo: Métro Média

Bien que le Québec dépasse l’Ontario et le reste du Canada sur les plans économique et sociétal, il fait piètre figure en matière d’environnement. C’est ce que dévoile la deuxième édition des Indicateurs du bien-être lancés en janvier dernier par le collectif G15+.

Ce qu’on voit, c’est que si la situation économique et sociale s’est améliorée [au Québec], le bilan environnemental n’est tout simplement pas bon, on voit qu’il y a vraiment une lenteur d’une transition environnementale.

Emna Braham, directrice générale de l’Institut du Québec (IDQ)

Le Québec ne parvient pas à se démarquer, notamment en ce qui a trait à l’adaptation aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité.

L’objectif des Indicateurs du bien-être est de sortir de la logique habituelle de mesure du bonheur des Québécois qui se base sur le produit intérieur brut (PIB) et la création d’emplois. À la place, les membres du G15+ ont identifié 54 indicateurs répartis dans trois thématiques – l’environnement, l’économie et les enjeux sociétaux – et ont étudié leur progression dans le temps.

Fondé en mars 2020, le collectif G15+ se compose de 18 leaders économiques, syndicaux, sociaux et environnementaux du Québec. Ensemble, ils ont ciblé les 54 indicateurs qui définissent le bien-être des Québécois.

Alors que la première édition des indicateurs se concentrait sur le Québec uniquement, cette nouvelle édition compare la province à l’Ontario et à l’ensemble du Canada en intégrant trois indicateurs culturels supplémentaires. Le G15+ a étudié les progrès de ces indicateurs sur les 46 dernières années.

Des progrès inégaux en environnement

Sur le plan économique, le Québec marque une progression dans 11 indicateurs sur 17, contre seulement 9 pour l’Ontario et le Canada. Sur le plan social, 12 indicateurs sur 22 sont en progression, contre 8 et 9 pour l’Ontario et le reste du pays.

Bien qu’il affiche plus de progrès en économie et sur le plan social, le Québec fait état de seulement 4 indicateurs de bien-être en progression sur 15 en matière d’environnement. Un résultat semblable à ceux de l’Ontario et du Canada. Et pourtant, l’interdépendance entre les trois thématiques est grande, car chacune influence les autres.

Selon la directrice générale de l’Institut du Québec, Emna Braham, qui a copiloté le projet, cette lenteur sur le plan environnemental présente un «réel risque» pour le développement économique et social au Québec étant donné l’interdépendance entre les trois piliers qui déterminent le bien-être des Québécois.

«Ce qu’on voit, c’est que par rapport à l’atteinte des cibles que le gouvernement s’est fixées [en matière d’environnement], on est encore loin du compte, explique Emna Braham. Que ce soit dans la réduction des gaz à effet de serre ou même dans la réduction des gaz à effet de serre dans le domaine des transports, on est encore loin des cibles qu’on s’était données.»

Elle souligne qu’au-delà de l’environnement, les indicateurs en lien avec la santé mentale et le soutien et l’accès à la culture des Québécois ne se sont pas améliorés.

«On voit quand même des lacunes importantes au niveau de notre compréhension de l’état de l’environnement», explique la directrice générale Québec-Atlantique de la Fondation David Suzuki, Sabaa Khan.

En ce moment, nos gouvernements ne recueillent pas les données dont ils ont besoin pour élaborer des politiques intelligentes.

Sabaa Khan, directrice générale Québec-Atlantique de la Fondation David Suzuki

Des données cruciales, mais manquantes

Comme pour la première édition, le progrès de certains indicateurs – pourtant considérés par le G15+ comme influençant le bien-être de la population – n’a pas pu être déterminé en raison du manque de données robustes. Au total, 18 indicateurs sur les 54 identifiés n’ont pas pu être évalués.

Emna Braham cite certains indicateurs peu ou pas chiffrés, comme la qualité des services de garde à l’enfance pour le plan social, et des données insuffisantes sur l’entrepreneuriat collectif et l’économie sociale pour le plan économique.

Les membres du G15+ demandent donc à Québec de mandater l’Institut de la statistique du Québec et à Ottawa de mandater Statistique Canada pour développer des indicateurs robustes dont l’évolution serait suivie fréquemment.

«Comment est-ce qu’on peut vraiment mieux nous adapter aux changements climatiques si on ne peut pas vraiment analyser notre progrès à cet égard?», demande Sabaa Khan. «On a besoin de plus de données robustes sur notre capacité de séquestration de carbone, le budget d’adaptation aux changements climatique et l’évolution de nos écosystèmes.»

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