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Une perte de poids importante rajeunit le cerveau des personnes obèses

Le Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) est réputé pour ses interventions et  recherches en matière d’obésité. Photo: gracieuseté

SANTÉ – Perdre beaucoup de poids à la suite d’une chirurgie bariatrique apporterait certains bénéfices au cerveau. Telle est la conclusion d’une étude parue dans le numéro d’octobre de la revue scientifique NeuroImage. Des chercheurs ont en effet observé que deux ans après avoir subi ce genre d’intervention au système digestif, le cerveau des patients suivis avait «rajeuni» de plus de cinq ans.

Les travaux qui ont mené à ce constat ont été effectués par une équipe dirigée par Andréanne Michaud, professeure à l’École de nutrition de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Elle est également chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

À partir de bases de données contenant des centaines d’images cérébrales, les chercheurs ont tout d’abord mis au point un modèle. Celui-ci permet de déterminer l’évolution de la densité moyenne de matière grise du cerveau en fonction de l’âge. L’échantillon contient autant des personnes de poids normal que d’autres présentant une obésité.

«Pour établir à quel point la perte de poids découlant d’une chirurgie bariatrique compense le vieillissement prématuré du cerveau associé à l’obésité sévère, les chercheurs ont ensuite documenté, par la prise d’images, l’évolution du cerveau de 32 patients ayant subi cette intervention. Les images ont été prises deux mois avant la chirurgie, ainsi que quatre, 12 et 24 mois après celle-ci», précise-t-on pour expliquer la démarche de l’équipe de la professeure Michaud.

Constats mesurés

Les analyses montrent qu’un an après l’opération, le cerveau de ces patients avait rajeuni d’environ trois ans. Deux ans après la chirurgie, il avait rajeuni de cinq ans et demi. «Après 24 mois, l’âge cérébral de ces patients correspondait à ce qui est observé chez les personnes du même âge ayant un poids normal», observe Andréanne Michaud, qui est aussi chercheuse au Centre NUTRISS et à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval.

Plus la réduction de l’indice de masse corporelle, de la pression sanguine et de la résistance à l’insuline était grande, plus le rajeunissement était prononcé, ont constaté les chercheurs. «Notre étude suggère que les anomalies observées dans le cerveau des personnes avec obésité sévère peuvent être corrigées par une perte de poids importante et par l’amélioration de la santé cardiométabolique qui s’ensuit», résume la professeure Michaud. Un suivi est mené déterminer si les gains se maintiennent dans le temps.

Outre Andréanne Michaud, les auteurs de l’étude sont Justine Daoust, Mélissa Pelletier, Dr Laurent Biertho, Dre Léonie Bouvet-Bouchard, André Tchernof et Denis Richard (Université Laval et Institut universitaire en cardiologie et en pneumologie de Québec); Yashar Zeighami, Mahsa Dadar, Alain Dagher et Alan Evans (Université McGill); Stephanie Fulton (Université de Montréal).

Métro Média

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