Un dernier combat expéditif pour «Baho»
Cette fois, c’est la bonne. Éric Martel-Bahoeli (12-7-1, 8 K.-O.) a réussi à tirer sa révérence de la boxe professionnelle sur une bonne note. Le favori de la foule s’est facilement débarrassé de son rival Hector Aguilar (7-4, 5 K.-O.) en 72 secondes.
Centre Vidéotron
Vincent Ethier/EOTTM © 2018
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Avant même le son de la cloche, le pugiliste de la Vieille Capitale avait déjà remporté la bataille du conditionnement physique. La veille, il avait été pesé à 257 lbs. Son rival avait quant à lui fait osciller la balance à 288 lbs.
Martel-Bahoeli a été très agressif envers Aguilar. Quelques coups bien placés ont réussi à l’ébranler et l’entourage du Mexicain a aussitôt lancé la serviette, voyant que sa santé était compromise si le débat s’éternisait.
«Ça fait du bien. Tout le monde l’a vu [qu’il n’était pas en forme], mais je remercie Hector de s’être pointé ici pour m’affronter. Je ne sais pas s’il va aller visiter le restaurant à son nom (rires).»
Sur une note plus sérieuse, le gaillard a insisté auprès des membres de la presse en confirmant que sa décision était irrévocable : il n’allait plus remettre les gants! «Ça vient de bien finir. On ne va pas étirer la sauce. C’est assez», a-t-il répondu, mentionnant du même souffle que son projet d’organiser un gala en Côte d’Ivoire, le pays d’origine de son père, l’intéressait toujours.
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Pour David Whittom
Cette victoire, aussi facile soit-elle, lui permet de tourner la page sur une année 2017 difficile et sur une carrière professionnelle d’une décennie et demie.
Au mois de février, au Centre Vidéotron, celui que l’on surnomme «Baho» a perdu par K.-O. face à Adam Braidwood. Un revers qui a laissé «un goût amer».
Quelques mois plus tard, son bon ami et partenaire d’entraînement David Whittom rentrait à l’hôpital après un combat au Nouveau-Brunswick où il avait visité le tapis. Dans le coma depuis le printemps dernier, «The Sweet Punisher» est finalement décédé le 16 mars dernier.
Ces événements ont grandement affecté le bonheur d’Éric Martel-Bahoeli. «J’avais changé. Mes collègues de travail [au Centre jeunesse de Québec] ont remarqué que je n’étais plus le même.»
Sur le ring, une surprise attendait le vainqueur. L’artiste peintre Jean Gaudreau, à qui il donne parfois des cours de boxe, lui a donné une toile rendant intitulée «Le dernier combat». Un geste qui a rendu le principal intéressé très émotif.
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Duguay près de l’action
Au cours des 16 dernières années, l’entraîneur François Duguay était à ses côtés sur une base presque quotidienne, tant chez les amateurs que les professionnels.
Dernièrement, il lui a fait savoir à son poulain qu’il souhaitait qu’il se retire, mais en vain. De ce fait, il ne l’a pas accompagné dans le coin du ring pour le dernier rendez-vous.
Toutefois, le coach n’était pas très loin. Les deux hommes se sont fait une accolade avant le son de la cloche. Après celle-ci, Duguay était au cœur des célébrations.
«Frank est comme mon deuxième père. En 16 ans, on a vécu des hauts et des bas, tu n’as pas idée, a lancé Martel-Bahoeli à l’auteur de ces lignes. C’était la moindre des choses qu’il soit près de moi.»
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