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Taux de suicide post-pandémie: des tendances lourdes

Photo: iStock - SanyaSM

L’année dernière, on apprenait que, contrairement à ce qui avait été craint au début de la pandémie, le taux de suicide n’avait pas augmenté en 2020, ni au Canada ni aux États-Unis. Les premières données de 2021 montrent des résultats plus mitigés, selon ce que l’on observe comme chiffres.

Aux États-Unis, après deux années consécutives de déclin (2019 et 2020), l’année 2021 montre une légère hausse du taux de suicide, selon des données publiées le 10 février par le Centre de contrôle des maladies (CDC). En comparaison, au Québec, le nombre semble avoir continué de baisser en 2021, quoique moins vite que l’année précédente, selon des données préliminaires publiées le 6 février par l’INSPQ.

Il n’en demeure pas moins que l’on parle tout de même, au Québec seulement, d’au moins 1005 personnes qui se sont enlevé la vie en 2021, contre 1055 en 2020. Tout au plus peut-on voir comme signe encourageant que le taux est à la baisse depuis trois décennies, de 17,7 par 100 000 personnes en l’an 2000, à 11,7 par 100 000 en 2021. Il est plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

Aux États-Unis, le taux est cependant en hausse depuis trois ans chez les personnes noires (de 7,3 à 8,7 pour 100 000) et hispaniques, et c’est ce qui a poussé la moyenne générale du pays vers le haut en 2021. Le seul groupe chez qui l’on observe une baisse est celui que les statisticiens là-bas appellent les « Blancs non hispaniques » (de 18,1 à 17,4 par 100 000 entre 2018 et 2021).

Si la pandémie et les bouleversements qui l’ont accompagnée ne peuvent pas être mis en cause autant qu’on l’avait craint, les observateurs ne manquent pas de noter que c’est dans les communautés qui ont été frappées le plus fort par la pandémie que l’on observe en 2021 une hausse du taux de suicide.

Mais l’autre aspect troublant, noté autant aux États-Unis qu’au Québec, et qui avait commencé avant la pandémie, c’est une hausse sensible des tentatives de suicide chez les jeunes adultes et chez les adolescentes. C’est en effet une tendance qui avait été soulignée dès la fin des années 2010. La semaine dernière, l’Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans, menée en janvier à l’Université de Sherbrooke, rappelait que le quart des jeunes fréquentant les écoles publiques ont toujours une santé mentale jugée de passable à mauvaise. Et c’est plus grave chez les filles.

Aux États-Unis, le CDC publiait le 13 février une enquête appelée le Youth Risk Behavior Survey. Ses données remontent à l’automne 2021, mais il en ressort là aussi une hausse des pensées suicidaires plus prononcée chez les adolescentes (30 %) que chez les adolescents (14 %), suivant en cela une tendance lourde observée « dans la dernière décennie », note le CDC. Et chez les adolescentes, on en observe aussi un taux plus élevé que jamais (57 %) qui se disent « continuellement tristes ou pessimistes ». L’enquête, qui a porté cette fois sur 17 000 étudiants et étudiantes du secondaire (high school), est faite tous les deux ans depuis trois décennies. Les auteurs de l’enquête en appellent à ce qu’il y ait davantage de programmes dans les écoles qui soient à même de détecter des signaux d’alerte. 

Au Québec, si vous avez besoin d’aide, deux ressources :

  • La Ligne québécoise de prévention du suicide, 1-866-APPELLE (277-3553) ou sur Facebook

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