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Pas toujours facile de motiver son ado!

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Soutenir son ado c’est aussi lui faire comprendre que s’il rencontre des difficultés il va pouvoir s’en sortir en mettant les efforts nécessaires et en appliquant de meilleures stratégies d’études. Photo: IStock photo

Être un parent impliqué qui se préoccupe de son enfant, c’est aussi par moments ne plus savoir comment s’y prendre pour le motiver sans devoir sortir les pompons et la chorégraphie rythmée. Et, pour ajouter à la difficulté, il y a très peu de chances pour que les techniques qui marchaient avec votre plus vieux, aient le même effet sur la plus jeune… Nous avons donc demandé quelques conseils à Catherine Ratelle, docteure en psychologie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques parentales et les trajectoires scolaires et vocationnelles.

«Parfois on est bien intentionnés, on veut motiver nos enfants, mais on n’a pas toujours une compréhension fine de ce que nos paroles transmettent comme message. Il y a différentes qualités de motivation. On peut être motivés pour de bonnes raisons ou pour des raisons moins positives», explique-t-elle.

Il est donc souhaitable que notre enfant se motive pour des raisons dites autonomes. «Donc, il faut que ça vienne de lui, qu’il endosse ses propres actions et qu’il fasse les choses de façon volontaire. On parle alors de motivation intrinsèque. Il va faire des choses parce que c’est plaisant ou parce que c’est important. Ce sont de bonnes formes de motivation.»

Motivations internes et externes

Du côté moins positif, on va alors parler de motivation qui vient de la pression ressentie par notre ado. «Ça peut interne à lui-même: parce qu’il se sent obligé, ou qu’il va être une meilleure personne s’il le fait, ou parce qu’il sent une obligation de faire ses tâches scolaires par exemple. D’autres sources de pression sont dans son environnement: les récompenses et éviter les punitions. S’il se mobilise pour ces raisons, ce n’est pas souhaitable», expose Catherine Ratelle.

Les raisons négatives vont donc avoir un coût psychologique chez l’ado, selon elle. «Il va faire ce qui est attendu, mais il va vivre de l’anxiété et des émotions négatives. Et quand la pression externe va disparaitre, le bon comportement aussi va s’arrêter.»

On doit donc axer nos paroles et nos actions vers ce qui va motiver le jeune à faire les choses par plaisir, par valorisation, et non pas parce qu’il va avoir une récompense au bout ou diminuer des pressions internes ou externes. «Être motivé pour les bonnes raisons va faire en sorte que la qualité de la motivation va être meilleure et va perdurer dans le temps et malgré les difficultés.»

Mais que faire s’il n’aime pas l’école? «C’est sûr que c’est malaisant comme parent d’entendre son enfant dire qu’il n’aime pas l’école. On voudrait qu’il aime ça, alors on va parfois nier comment il se sent dans notre façon de répondre. Mais si on veut qu’il nous écoute, il faut nous aussi l’écouter et accepter comment il se sent réellement. Cela va ouvrir un espace de discussion ou notre enfant va se sentir à l’aise de partager ses sentiments», explique-t-elle.

Motivations négatives et non durables

  • Encourager ou exiger des buts de performances et des notes
  • Acheter des vêtements ou du matériel
  • Payer son auto, ses sorties
  • Le comparer avec les autres ou avec la moyenne du groupe
  • Le menacer de perdre des privilèges ou de recevoir une conséquence ou une punition
  • Lui donner de faux choix à faire en lui imposant le nôtre par détour (parce qu’il va se sentir contrôlé)
  • Se faire des théories implicites (tout le monde est poche en math dans notre famille, donc tu ne peux rien y faire, tu ne seras jamais bon même si tu mets des efforts, par exemple)
  • Féliciter son intelligence ou ses habilités (choses qu’il ne peut pas contrôler)

Ne manquez pas la suite de cet article pour en apprendre plus sur les stratégies de motivation dites positives et durables.

Quand un ado se sent autonome, compétent et lié positivement à ses parents et à son milieu, et que ses besoins psychologiques sont satisfaits, la motivation va arriver d’elle-même.

Catherine Ratelle

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