Rendre la musique classique accessible
Élitiste, la musique classique? Pas selon Irina Krasnyanskaya, directrice artistique de Pro Musica. L’organisme, qui existe depuis bientôt 75 ans et qui diffuse et produit des concerts, consacre d’ailleurs sa mission à la promouvoir et à la démocratiser. Malgré tout, Mme Krasnyanskaya estime qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour rendre la musique classique accessible au public.
Évolution nécessaire
L’organisation a bien évolué avec les années, mais c’est la pandémie qui a le plus modifié ses façons de faire puisque Pro Musica s’est alors lancé dans la production, en plus de la diffusion.
«Avec la pandémie, on a un peu changé le focus de notre travail, on était obligé! On s’est mis à produire nos propres contenus vidéos et nos concerts. Cela a été une expérience vraiment bénéfique, relate la directrice artistique. Cette année, on est revenu avec une formule de concerts plus traditionnels, mais on envisage de retourner sur le web avec des enregistrements de la même qualité cinématographique. Mais c’est beaucoup d’investissement en équipement et en production», précise Mme Krasnyanskaya.
Pour la musicienne d’expérience récemment emménagée à Sillery, malgré les années qui passent, il n’y a pas vraiment de défi pour la relève en interprétation en musique classique, étant donné les talents formés et disponibles. «Le défi est plutôt au niveau du public. Il faut faire connaître la musique classique, on veut que les gens comprennent que ce n’est pas un art élitiste», fait-elle valoir. Et comment y parvenir? L’organisation s’efforce de proposer des rencontres informelles après les concerts avec les musiciens, par exemple. «On a eu un récital il y a quelques temps avec Marc-André Hamelin et il y a eu des échanges magnifiques à la fin. Il a pris du temps avec tous ceux qui voulaient lui parler», exprime la directrice artistique.
De la musique à partager en toute intimité
Pro Musica se concentre sur la programmation de musique de chambre. Si elle devait vanter les mérites de ce genre de musique, Irina Krasnyanskaya dirait que la musique de chambre propose un lien direct entre les solistes et le spectateur. «C’est quelque chose de très senti, une collaboration, même une union entre le public et les artistes». Par contraste, elle mentionne qu’aller à un concert symphonique est un grand événement qui se passe dans une grande salle. Il n’y a alors pas la proximité de la musique de chambre, puisque le public est assez éloigné de la scène et des musiciens.
Des concerts à Québec?
Même si Irina Krasnyanskaya est Silleroise d’adoption, elle considère l’idée d’étendre les activités de Pro Musica à Québec et en dehors du Grand Montréal avec intérêt. «Il faudrait faire des plans plus détaillés pour l’envisager, cela pourrait être intéressant», exprime-t-elle.
Pour le moment, les activités de Pro Musica sont cependant concentrées à Montréal, mais la directrice artistique invite les gens de Québec à se déplacer dans la métropole pour aller voir les concerts, en particulier celui du 12 avril prochain, où deux musiciens de la relève de la région de Québec se produiront : Laurianne Houde au violon et Philippe Gagné au piano.