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Un projet de fromagerie née du hasard

Photo: Gracieuseté

Certaines entreprises naissent du hasard. C’est un peu le cas de la Ferme Audet qui a vu le jour après la faillite d’une fromagerie dans le même village. C’est avec beaucoup de patience et de persévérance que le couple formé de Martin Audet et Annabelle Bourget a pu créer sa fromagerie à petite échelle pour 100 000$, alors qu’avec l’aide d’un consultant le projet aurait pu couter quatre fois plus cher. Le résultat? Une entreprise familiale à échelle humaine qui poursuit sa croissance.

«Ma blonde a tout le temps dit que c’était ma crise de la quarantaine qui m’avait fait acheter 100 chèvres et commencé à faire du savon!», lance Martin Audet d’entrée de jeu en riant.

Martin Audet et sa conjointe Annabelle Bourget sont biologistes de formation, et Martin, qui travaillait dans les pourvoiries, avait toujours eu l’idée d’un jour partir sa propre entreprise. Quand ils sont déménagés à l’ile pour le travail d’Annabelle, qui était alors superviseure à la production chez Cassis Monna et filles, Martin a voulu trouver un endroit avec un potentiel agricole.

«On a donc acheté une propriété avec une vieille grange à Saint-François en 2012. On avait des idées, mais on n’était pas fixés. Puis, juste comme on commençait à évaluer le projet de produire du lait de chèvre, j’ai appris que quelqu’un d’autre était en train d’ouvrir une entreprise du même genre dans le même village. J’ai été très déçu sur le coup et ça a mis notre projet sur la glace», raconte-t-il. Mais quelque temps plus tard, le producteur de fromages de chèvre en question est venu cogner à leur porte pour leur faire une offre: si le couple élevait des chèvres, il leur achèterait tout leur lait. 

Le couple a donc évalué le projet et les couts, puis a signé le contrat et fait une demande de prêt pour faire les travaux nécessaires dans l’étable et s’équiper afin de démarrer leur petite entreprise de production de lait de chèvre au printemps 2016. Mais au bout de seulement un an et demi, le producteur de fromages qui était leur seul client a fait faillite. «Du jour au lendemain je me suis retrouvé pris avec 100 chèvres laitières qui produisaient 200 litres de lait par jour, mais sans client. J’avais sept jours pour me retourner donc j’ai tout de suite contacté Saputo qui nous ont aidés à trouver une sous-traitance et je n’ai pas perdu une seule goutte de lait!»

Survivre dans l’urgence

Martin Audet se rappelle cette époque comme d’un moment en mode survie. «On avait fait des prêts agricoles, on devait de l’argent, il fallait payer. Comment on fait? On a donc commencé à vendre notre lait dans des microfromageries. Ce que je faisais c’est que je leur vendais la moitié de mon lait et l’autre moitié je faisais mes fromages dans leurs installations. Ç’a été notre début en tant que fromagers.» 

On est deux biologistes, donc quand on tombe dans la fabrication de savon, de crème glacée et de fromage, c’est un peu de la chimie. Si on comprend bien ce processus-là, on est en mesure de l’optimiser et de faire des produits à la mesure de nos gouts. Donc c’est valorisant pour nous!

Martin Audet

Trois places d’affaires

Au printemps 2018, la première boutique ouvrait ses portes dans le centre communautaire de Saint-François où il vendait savons et fromages dans le même local. «Ç’a été le début de notre mise en marché. On a fait ce modèle d’affaires pendant trois ans. La pandémie est arrivée l’année où j’ai commencé à bâtir ma propre fromagerie à la ferme, donc ça nous a retardés d’un an. Pendant les trois années, on avait testé nos quantités et les ventes continuaient d’augmenter, donc on a agrandi notre entreprise. On agrandit encore en fait. On finit présentement la dernière partie qui sera une salle d’emballage plus fonctionnelle. On a un permis d’usine laitière du MAPAQ depuis 2021, ce qui a fait qu’on a arrêté d’aller porter notre lait et on le transforme directement à la ferme.»

Pendant l’hiver, les fromagers se concentrent sur la production: la Tomme de chèvre doit passer trois mois en salle d’affinage, le fromage feta pour sa part doit être en saumure pendant tout l’hiver. Les réserves ainsi accumulées servent à répondre à la demande estivale.

Installé depuis un an au vieux presbytère de Saint-François, que le couple a acheté, le bar laitier propose un produit unique: la crème glacée au lait de chèvre. Située à quelques pas de l’église dans le centre communautaire, la boutique présente quant à elle des produits de savonnerie artisanale tels que: crème et baume pour les soins corporels ainsi que des savons aromatisés d’huiles essentielles et de fruits. Les produits sont offerts exclusivement sur place et il est possible de tous les gouter gratuitement.

Ouvert de mai à début novembre, sept jours sur sept.

Depuis le printemps 2022, une boutique a également été ouverte à l’année sept jours sur sept, dans le quartier Petit-Champlain.

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