Mur immobilier dénoncé sur Quatre-Bourgeois
CONSTRUCTION. Il n’y a pas que l’ampleur de l’ancien complexe Le Phare qui soulève des récriminations à Sainte-Foy. Les plans de certains promoteurs immobiliers font grincer des dents en bordure du futur tracé du tramway. C’est le cas d’un projet d’édifice visant à remplacer des propriétés de petit gabarit sur le chemin des Quatre-Bourgeois.
L’intention du Groupe LIGA concerne les terrains acquis aux 3084, 3096, 3104 et 3116 de l’importante artère routière. Il est prévu de démolir les bâtiments existants et de regrouper les lots contigus pour y ériger un immeuble de 112 logements. Pour y parvenir, le promoteur doit cependant obtenir un changement de zonage. Le but étant de voir passer de quatre à six étages la limite de hauteur en vigueur.
Cette éventualité indispose les voisins du côté nord de Quatre-Bourgeois, entre les rues Wilfrid-Pelletier et Duchesneau. Ces propriétaires de résidences unifamiliales dénoncent l’avènement possible d’un «mur-édifice» dans leur cour arrière. Regroupés au sein du comité citoyen Porte-voix du Plateau, ils veulent être entendus afin de préserver leur qualité de vie, leur intimité et, surtout, la valeur de leur demeure.
Pétition déposée
«Déjà 371 citoyens sur 410 adresses visitées du secteur du Plateau ont signé notre pétition. Celle-ci s’objecte au changement de zonage qui permettrait la construction d’un mur-édifice haut de six étages, derrière des maisons unifamiliales à un étage. Ébauché à la suite d’une préconsultation restreinte aux citoyens directement concernés en novembre, le document a été déposé au conseil d’arrondissement en décembre», explique Renaud Bergeron, porte-parole du regroupement.
Il estime qu’un immense bâtiment de 60 pieds de hauteur et 230 pieds de longueur adossé à des maisons résidentielles s’avère injustifiable. De plus, ajoute-t-il, «cela ne correspond pas à une densification harmonieuse et respectueuse du cadre bâti. Ce genre de projet est incompatible avec le quartier qui a vu le jour il y a 60 ans».
De l’avis de M. Bergeron, la modification au zonage recherchée par le promoteur crée un précédent. Celui-ci ouvre la voie à d’autres projets semblables dans le secteur. Plus préoccupant encore à ses yeux, «le changement de zonage pourrait permettre l’ajout de deux autres murs-édifices, soit un potentiel de 336 logements additionnels».
L’ensemble de ces considérations amène le comité citoyen à non seulement rejeter toute modification de zonage augmentant de quatre à six étages. Il demande également à ce qu’on revienne à l’ancienne limite de trois étages, modifiée en 2009.
Particularités à confirmer
À la Ville de Québec, on précise qu’il s’agit d’une version préliminaire d’un projet présenté par le promoteur pour expliquer les éléments de non-conformité. «À ce stade-ci, indique Wendy Whittom, il n’y a pas de demande de modification de zonage en traitement. C’est au promoteur à confirmer les particularités de son projet, ainsi que les actions entreprises de son côté. Le conseil d’arrondissement aura à se prononcer sur tout changement éventuel.»
Pour l’instant, le Groupe LIGA préfère ne pas commenter le dossier ni dévoiler ses intentions. Advenant une demande formelle de modification au zonage, suivra une étape de consultation publique. Les opposants confirment déjà leur intention d’exiger la tenue d’un référendum sur le projet.
«Des demandes similaires ont été rejetées en 2011 et 2018.» – Porte-voix du Plateau