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Proposition d’une mesure fiscale en faveur des banques alimentaires

Le crédit d’impôt pour don aux banques alimentaires viendrait en support aux autres mesures comme les guignolées et le PRS. Photo: Métro Média – Archives

Idée d’un étudiant en comptabilité pour réduire le gaspillage de denrées

ENTRAIDE. Récompenser le don des immenses quantités d’aliments comestibles jetées annuellement permettrait de combler les besoins des familles moins nanties. Cet enjeu écologique et social est au centre de la réflexion d’Édouard Joncas. Il lui a donné l’idée d’un nouveau crédit d’impôt pour banque alimentaire au concours étudiant du Sommet mondial de la fiscalité.

Le résident de L’Ancienne-Lorette, actuellement au baccalauréat en sciences comptables au campus de Lévis de l’UQAR, a été inspiré par un documentaire sur la consommation. Il y a vu des gens qui fouillaient dans les conteneurs à déchets pour trouver à manger. À ses yeux, il était anormal qu’on jette de la nourriture quand elle pourrait servir aux banques alimentaires. Sachant qu’au Québec une personne sur sept fait appel à leurs services, il a imaginé une mesure fiscale novatrice.

«Ce crédit pour banque alimentaire fonctionnerait comme celui pour don de charité. En revanche, au lieu d’être en argent, il serait en denrée. Le tout serait quantifiable à partir de la facture des aliments achetés, jusqu’à un montant maximum de 3000$ par an remboursable à 75%. La formule s’appliquerait également aux sociétés avec des plafonds incitatifs majorés, afin d’éliminer le plus de gaspillage alimentaire possible», soutient le diplômé en techniques de comptabilité et de gestion du Cégep de Sainte-Foy.

Édouard Joncas a présenté un crédit d’impôt inédit au concours étudiant du Sommet mondial de la fiscalité.

Édouard Joncas se dit persuadé que son idée ne court-circuiterait pas l’actuel Programme de récupération en supermarchés (PRS). Encore récent, il est instauré en collaboration avec Recyc-Québec et Moisson Québec. Il précise que le but de son crédit d’impôt «vise d’abord à venir en aide aux bénéficiaires des banques alimentaires. Comme les mesures existantes ne suffisent pas à combler la demande, une initiative complémentaire ne peut qu’avoir un impact bénéfique».

Avantages multiples

Pour l’étudiant en comptabilité, l’État profiterait aussi de l’instauration d’un crédit pour don de nourriture. En 2019, le gouvernement du Québec a versé près de 360 000$ en subvention aux banques alimentaires. De ce montant, environ 36 000$ étaient consacrés au salaire des employés. Ce qui laisse 324 000$ pour l’achat de camions dédiés à la récupération des denrées en épicerie.

«Il y aurait création d’emplois pour conduire et remplir les véhicules. Les retombées seraient à la fois économiques, sociales et même environnementales. Car, en récupérant les 11,2 millions de tonnes de nourriture jetées annuellement au Canada, cela réduirait notre empreinte carbone. Les villes aussi en tiraient avantage, puisqu’on diminuerait le tonnage de déchets à enfouir ou à incinérer», allègue Édouard Joncas.

Le jeune homme apprécie que sa proposition ait été retenue parmi les cinq meilleures au concours étudiant du Sommet mondial de la fiscalité. «Au nombre de commentaires reçus, plusieurs m’ont suggéré d’entreprendre des démarches avec le gouvernement pour que ce crédit soit mis en œuvre. J’ai l’intention de présenter l’idée au premier ministre du Québec, François Legault», lance-t-il avec conviction.

«Tout le monde y gagnerait. Ce serait la guignolée des Fêtes en permanence.» – Édouard Joncas, étudiant en comptabilité

Québec Hebdo

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