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La police de Québec demeure vigilante autour des mosquées

Le chef du SPVQ, Robert Pigeon, est revenu sur plusieurs sujets chauds au cours de la dernière année, lors d’un point de presse bilan. (Photo Métro Média – François Cattapan) Photo:

Bilan annuel du SPVQ

SÉCURITÉ. Sensible à l’inquiétude persistante dans la communauté musulmane, trois ans après la fusillade mortelle, le chef de police de Québec assure maintenir la vigilance autour des mosquées. Robert Pigeon garde ses troupes à l’affût du moindre signalement suspect, afin de ne pas revivre pareil drame humain.

Le sujet incontournable a été abordé lors du bilan annuel présenté aux médias par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Il s’imposait puisque les gestes déplacés et les propos haineux continuent de soulever des craintes chez les citoyens de conviction islamique. Certaines interprétations libres de la nouvelle Loi 21 sur la laïcité de l’État ne sont pas étrangères à divers actes répréhensibles.

«Je peux comprendre l’inquiétude de la communauté musulmane avec le traumatisme que ces membres ont vécu. C’est un drame immense et on est là pour les rassurer. Nos patrouilleurs sont formés pour déceler les situations à risque de dégénérer», indique le directeur Pigeon, confirmant le degré toujours élevé de vigilance.

Au cours de 2019, on dénombre quelque 70 incidents à caractère haineux investigués par le SPVQ. De ce nombre, 60 ont mené à des enquêtes criminelles. La différence se situe dans la gravité relative. L’incident haineux s’apparente à des insultes et à des incivilités, alors que le crime haineux va des menaces aux voies de fait.

Leur fréquence augmente lors d’événements régionaux ou mondiaux impliquant des musulmans. Notamment, à l’occasion de conflits au Moyen-Orient, ou lors de protestations contre la Loi 21 ou même à l’approche des commémorations de la fusillade du 29 janvier à la grande mosquée de Québec. À cette occasion, pendant les derniers jours, la page Facebook du premier ministre François Legault a été assaillie de commentaires disgracieux. Problème qui a alerté la Sûreté du Québec.

Par solidarité pour ses troupes, le directeur Pigeon a réintégré son bureau dans la vétuste centrale de police du parc Victoria. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Proaction envers la prostitution

Par ailleurs, le récent meurtre à Sainte-Foy d’une travailleuse du sexe par un détenu en semi-liberté provoque certaines remises en question au sein des autorités policières. À ce jour, les interventions dans la quinzaine de salons de message sur le territoire se font rares. Bien que le Code criminel ait été adapté pour cibler les clients plutôt que les prostituées, la sécurité publique reste difficile à appliquer en cette matière.

«On est conscients que les travailleuses du sexe sont vulnérables. Toutefois, ça demeure un métier dangereux. Les gens s’exposent dans l’intimité avec des clients qui peuvent s’avérer des bombes à retardement», concède Robert Pigeon. Dans le cas de la tragédie récente, il se montre convaincu que l’enquête interne ira au fond des choses à la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

De leur côté, les effectifs du SPVQ continuent d’être proactifs en matière d’exploitation sexuelle. Il y a un travail de collaboration avec le milieu sur diverses tables de concertation. De plus, les interventions accrues ont mené à l’arrestation de 12 proxénètes l’an dernier. Le souci premier consiste à miser sur la prévention et la lutte contre les délits impliquant des mineurs.

Enjeu en santé mentale

L’un des souhaits du directeur Pigeon est d’obtenir une ressource fiable pour gérer les cas croissants de problèmes de santé mentale. Des discussions sont menées en ce sens avec des intervenants en services sociaux du CIUSSS. L’objectif est que les policiers cessent de jouer aux psychologues et même aux ressources de dernier recours.

«Lorsque nos patrouilleurs prennent en charge une personne désorganisée et intoxiquée, ils sont souvent refoulés par les ressources d’entraide. Ils ne peuvent non plus compter sur l’hôpital parce que l’individu n’est pas malade. Bref, ce genre d’intervention dure en moyenne plus de 2h30, ce qui sollicite trop nos effectifs. Il faut aboutir à une nouvelle option, car ces cas ne sont pas du ressort de la justice, mais de la santé publique», estime le chef du SPVQ.

Autres éléments en rafale

  • La sécurité routière reste un enjeu prioritaire pour le SPVQ. Les patrouilleurs sont particulièrement aux aguets en matière de courtoisie envers les piétons, en plus de voir au respect du Code la sécurité routière en général.
  • Comptant 1034 employés, les effectifs du SPVQ sont en croissance notamment pour traquer la cybercriminalité. Les délinquants qui se croient tout permis derrière leur clavier risquent d’en faire les frais.
  • Le projet de la nouvelle centrale de police progresse bien. L’intégration des nouveaux locaux aux limites Lebourgneuf et Charlesbourg est toujours prévue pour 2023.
En prévision du transfert des patrouilleurs de la Haute-Saint-Charles et de Charlesbourg, d’ici le printemps, le vieux bâtiment a fait l’objet d’une ultime remise à niveau. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Québec Hebdo

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