Le pont de l’île d’Orléans aux soins palliatifs
INFRASTRUCTURE. Le ministère des Transports reconnaît que le pont de l’île d’Orléans, vieux de 83 ans, a déjà connu de meilleurs jours, mais refuse que la panique s’installe au sein de la population, car il promet de continuer à le maintenir fonctionnel à grands coups de travaux jusqu’à la date de livraison du nouveau pont à haubans reliant la Rive-Nord de Québec à l’île d’Orléans, retardée en 2027.
C’est du moins ce qu’il a annoncé mercredi en conférence de presse visant à dévoiler les résultats du rapport d’inspection générale réalisée en 2018. Si ce dernier présente plusieurs pièces dans un état avancé de dégradation, le MTQ assure qu’il veille à la sécurité des usagers en procédant de façon préventive à tous les travaux nécessaires de l’infrastructure en fin de vie.
Guillaume Paradis, porte-parole du MTQ, insiste qu’aucun effort ne sera négligé pour assurer des déplacements efficaces et sécuritaires. «Présentement, il n’y a rien qui mette en doute la sécurité des usagers. Si le pont n’était pas sécuritaire, on ne serait pas là en train d’en discuter aujourd’hui parce qu’il serait fermé», rassure-t-il.
D’ailleurs, le rapport, qui compte 575 pages, est complet et présente une évaluation de 1100 pièces, cotées selon leur aptitude à jouer leur rôle de soutien à la structure. Cette inspection doigt sur la pièce est réalisée à chaque deux ans et les travaux nécessaires ont lieu ponctuellement.
«Chantier majeur à venir»
Bruno Beauregard, coordonnateur des projets majeurs en structures pour le MTQ a fait état des travaux qui devront avoir lieu en 2019. Un appel d’offres sera justement lancé prochainement en vue des travaux qui devraient débuter en mai prochain et s’échelonner jusqu’à l’automne.
Sur près de 20 joints de dilatation du tablier du pont, 11 devront être remplacés «de façon préventive». D’ailleurs, en référence à l’événement survenu à l’automne dernier où le pont avait dû être fermé pendant 90 minutes en raison d’un trou s’étant formé dans la chaussée, le MTQ réitère que le joint de dilatation en cause figurait dans le rapport et que sa réfection était prévue pour cet été.
Une vingtaine de mètres de glissières de sécurité seront aussi refaits à neuf et certaines portions d’acier grugées par la rouille seront solidifiées. Quant aux joints qui permettent le mouvement de la structure métallique et où la corrosion s’est installée, seulement cinq demeurent à être réparés, puisque la majorité d’entre eux ont déjà subi l’intervention plus ou moins récemment.
De leur côté, les maires de l’île ont eu droit à une séance d’information complète sur les travaux à venir et le préfet de la MRC, Harold Noël, se dit persuadé du bon déroulement de ceux-ci. «Nous avons toujours confiance en notre pont et le nécessaire sera fait, dont une bonne partie à l’été 2019. Bien sûr, ça va impliquer des entraves routières, mais elles auront principalement lieu la nuit, avant et après la saison touristique», précise-t-il, ajoutant que l’objectif est d’éviter de nuire aux quelque 15200 automobilistes qui le franchissent chaque jour pendant l’été.
Le ministère des Transports ne s’avance pas quant aux estimations précises pour ces travaux, qui devraient coûter entre 1M$ et 5M$.