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Saint-Augustin demeure opposée à l’oléoduc Énergie Est

MUNICIPAL. Jusqu’à la récente suspension du processus d’audiences publiques, la Ville de Saint-Augustin se positionnait contre l’implantation du pipeline Énergie Est sur une partie de son territoire. Un mémoire adopté en ce sens par le conseil municipal, le 19 avril, avait même été transmis aux instances décisionnelles.

Comme le précisait le maire Sylvain Juneau, la situation n’a pas évolué en faveur de la réalisation de ce projet majeur. «Rien n’a changé par rapport à la décision prise par le conseil il y a deux ans, avant même que je sois élu. D’importantes préoccupations demeurent quant aux impacts et aux risques environnementaux, pour les milieux naturels, les terres agricoles, l’eau potable et le fleuve Saint-Laurent», notait-il.

À cet égard, le mémoire augustinois a été déposé à la Commission d’enquête sur le projet Oléoduc Énergie Est. Il devait faire l’objet d’une présentation lors des travaux du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), prévus dans la région de Québec le 30 mai. Or, ce ne sera plus le cas, depuis que TransCanada a accepté de soumettre la portion québécoise de son projet à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts prévus dans la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec. Le ministre David Heurtel a alors suspendu les travaux de la commission d’enquête du BAPE.

Inquiétudes soulevées

Dans le document de 30 pages remis aux médias, il était notamment indiqué que le tracé proposé par le promoteur à l’Office national de l’énergie (ONE), pour la section de Saint-Augustin, soulève des inquiétudes. L’enfouissement d’un oléoduc dans ces terres riches va à l’encontre de la vocation d’un secteur qui se caractérise par ses attributs écologiques exceptionnels et ses sources d’approvisionnement sensibles.

En plus des craintes pour son approvisionnement en eau, ses réserves naturelles et ses terres agricoles, Saint-Augustin est identifiée comme le point de traverse sous fluvial vers la rive-sud. «Le risque zéro n’existe pas. Au surplus, le délai de détection d’une fuite implique un possible déversement pétrolier dans la nature avant que les vannes soient fermées», illustrait le maire Juneau ajoutant que la technique sous fluviale retenue ne permet pas de réparation. «Coulé dans le béton, le conduit ne peut être réparé. En cas de bris, il faut couper l’alimentation et creuser un nouveau tunnel.»

Position maintenue

L’opposition contre le passage de l’oléoduc Énergie Est ne date pas d’hier à Saint-Augustin. Deux résolutions ont d’ailleurs été adoptées en ce sens par le conseil municipal. La première, remontant au 2 juin 2014, s’opposait au tracé tel que présenté dans la version initiale du projet. Tandis que la seconde, enregistrée le 1er décembre 2015, rejetait le projet d’oléoduc et demandait le décret d’un moratoire.

«De surcroit, rien n’est prévu pour la restauration du pipeline à la fin de sa vie utile, ni pour les modalités de transfert de propriété ou d’engagements de la part de la compagnie si les actifs venaient à changer de mains. Nous avons également été interpellés par le manque de transparence des échanges entre TransCanada et les municipalités, le caractère incomplet des études environnementales, du programme des mesures d’urgence et la performance entourant la sécurité du transport pétrolier par pipeline», concluait le mémoire pour justifier la position formelle de Saint-Augustin contre ce projet préoccupant et sans retombées favorables pour ses citoyens.

Préoccupations vs demandes

-Tracé prévu en milieux sensibles vs analyses de risques indépendantes

-Technique de traversée sous fluviale vs études de faisabilité externes

-Source d’eau potable en milieu rural vs caractérisation des eaux souterraines

-Prise d’eau régionale au fleuve vs modélisation d’impacts sur les cours d’eau

-Pérennité des réserves naturelles vs mesures d’évitement des zones sensibles

-Enjeux de sécurité publique vs considération du mémoire métropolitain (CMQ)

-Indemnisation en cas d’accident vs démonstration des bénéfices et risques

-Acceptabilité sociale du projet vs respect du refus par TransCanada et ONE

Québec Hebdo

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