Changer de carrière après les Forces
EMPLOI. Depuis quatre ans, la Faculté des sciences de l’administration (FSA) aide des militaires à faire la transition entre les Forces armées canadiennes et la vie de propriétaire d’entreprise. Pour la responsable de programme, le Bootcamp entrepreneurial se veut une occasion d’orienter ces hommes et femmes qui changent de carrière.
«L’initiative vient des Œuvres du prince de Galles au Canada qui ont mis sur pied une formation pour les militaires. L’Université Laval a décidé de s’y joindre pour soutenir le programme partout au pays», explique Maripier Tremblay, professeure agrégée au Département de management et coordonnatrice de la formation du programme.
L’Université Laval a été sollicitée pour offrir le service en français, en raison de sa proximité à une base militaire. «Tout au long de la semaine, les participants vont devoir présenter, modifier et se questionner sur leur projet, discuter avec des entrepreneurs déjà établis, etc. Ça prend une certaine force de caractère pour sortir de sa zone de confort et se lancer en affaires», affirme Mme Tremblay.
Durant leur séjour, ces militaires sont chapeautés par une équipe de bénévoles, formée d’étudiants en administrations et de professeurs de la FSA. «Chaque participant est jumelé avec un étudiant. À trois reprises durant le Bootcamp, les étudiants vont travailler avec les militaires sur leur projet», ajoute-t-elle. À ça s’ajoutent de nombreuses conférences et activités pour les cohortes limitées à 20 personnes, pour s’assurer d’avoir le temps pour tout le monde.
Une expérience très bénéfique
Lucie Boudreault, ancienne policière militaire, affirme que sa carrière dans les Forces ne répondait plus à ce qu’elle voulait faire de sa vie professionnelle. «J’ai entendu parler du Bootcamp et j’avais déjà l’idée de partir en affaires. Comme mon entreprise était déjà démarrée, j’y ai participé pour côtoyer des experts dans le domaine. Mon idée a beaucoup changé durant la semaine», explique-t-elle.
Participante à l’édition d’avril dernier, celle qui ouvrira La Grenouille Verte à Saint-Jean-sur-Richelieu le 23 juillet prochain affirme que la réponse est déjà très bonne pour son entreprise de vente et location de couches lavables.
Selon elle, son passage au Bootcamp a été très bénéfique pour son projet. «Je ramène plusieurs partenariats. En plus, on va être suivi par un mentor entrepreneurial de l’Université pendant deux ans. Ça va être très utile, parce qu’on a toujours besoin de se valider», conclut-elle.
Une occasion de réaliser un rêve
Pour Danie Dubé, il n’était plus possible de poursuivre dans les Forces, pour des raisons médicales. «J’ai été dans les Forces pendant 27 ans et suis sortie pour des raisons médicales. Ce sont plus les Forces qui m’ont quittée», explique Mme Dubé.
Confrontée à un changement de carrière forcé, Danie Dubé avait déjà un baccalauréat en administration. C’est d’ailleurs ce qui l’a amenée au Bootcamp. «Ils nous ont aidés à mettre nos idées en place. J’avais les connaissances, mais pas l’expérience, ce qui est aussi important», se rappelle-t-elle.
Bien qu’elle n’ait pas encore de date d’ouverture, l’ancienne militaire ouvrira une franchise de Hot Dog Café à Gatineau, un projet qu’elle souhaite réaliser depuis longtemps. «J’en rêvais depuis que je suis petite de travailler avec les animaux. Mon entreprise va être un restaurant où on peut amener les chiens, service de toilettage, parc intérieur et une petite boutique.» Le projet qu’elle a soumis au Bootcamp devrait se réaliser d’ici la fin de l’année. Il ne manque que les permis de la Ville.
Québec Hebdo