5 tendances et innovations en habitation en 2023
Vous avez l’intention de rénover votre habitation ou de construire une maison? La tenue du salon Expo habitat Québec qui prendra place, du 23 au 26 février, au Centre de foires ExpoCité après deux ans d’absence. a incité Métro à mettre en lumière cinq tendances et innovations qui devraient marquer l’année.
- Retour à la nature
Une chose sur laquelle s’accordent les experts interrogés par Métro: la tendance est manifestement aux tons, aux couleurs et/ou aux matériaux naturels. Que ce soit avec le bois, le quartz, la pierre ou leurs imitations, un retour à la nature est observé, peut-être attribuable à la pandémie, au cours de laquelle une majorité de gens ont renoué avec le plein air.
«Pour la céramique, on n’est plus dans le gris béton, on est dans les couleurs terre, dans des trucs plus chauds, plus doux et se rapprochant de la nature», explique le designer intérieur pour Cabane Huppée, Jean-Marc Juteau. C’est un effet de bien-être chez soi qui serait recherché par les consommateurs, ajoute-t-il. «C’est bon pour la psyché», renchérit le président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), Richard Darveau. Celui-ci mentionne que ce besoin va parfois plus loin et qu’il amène les gens à opter pour des produits plus écologiques.
- Sensibilité écologique
Afin de réduire leur empreinte écologique, certaines entreprises en matériaux de construction font des efforts pour changer leur mode de production – en évitant par exemple les colles chimiques –, et en réduisant ou modifiant l’emballage de leurs produits. Ces efforts aboutissent parfois à «des produits qui sont révolutionnaires quant à leur émission de gaz à effets de serre», soutient Richard Darveau. Il mentionne à titre d’exemple l’entreprise Polyform qui recycle le polystyrène (styromousse) pour fabriquer entre autres des panneaux isolants. Le président de l’AQMAT déplore cependant qu’il n’y ait pas de volonté gouvernementale pour récupérer cette matière lors des cueillettes à domicile.
Enfin, concernant le bois, un matériau plus écolo que le béton ou l’acier, de nouvelles techniques, comme le bois lamellé-collé, permettent de faire des structures pour des bâtiments résidentiels allant jusqu’à six étages et peut-être plus, si la réglementation l’autorise un jour.
- Produits locaux
Jean-Marc Juteau et Richard Darveau constatent aussi que les consommateur.trice.s ont un intérêt pour les produits de construction et de décoration locaux. «Les gens qui ont déjà fait des rénovations nous le demandent autant qu’on le propose; même si c’est un petit peu plus cher, on est capable de justifier la différence de prix», raconte le designer intérieur. Ce dernier fait un lien avec la pandémie et affirme que les gens sont plus renseignés sur ces produits qui «ont fait leurs preuves au fil des années».
Si le président de l’AQMAT a aussi remarqué un intérêt pour les produits locaux, celui-ci ne s’observe pas encore chez les consommateurs, précise-t-il. «De lui-même, le consommateur ne va pas nécessairement regarder d’où provient le produit», admet Richard Darveau. Cet intérêt sera plutôt du côté des architectes et des designers qui souhaitent obtenir entre autres une certification LEED qui récompense les bâtiments durables. Il croit en revanche que si les quincailleries se dotent d’une politique d’affichage et de conseillers professionnels pour guider la clientèle, il sera possible d’influer sur cette tendance, mais tout reste à faire, conclut-il.
- Maisons connectées
Une tendance qui ne semble pas se démentir, ce sont les maisons connectées ou dites «intelligentes». Les interrupteurs, thermostats et rideaux contrôlés à distance ont ainsi la cote. Les prises électriques doivent également permettre de brancher d’autres types de fils, comme les USB et USBC par exemple. Jean-Marc Juteau affirme que ces technologies sont de plus en plus abordables et plus faciles à utiliser. Richard Darveau rappelle cependant que ces nouvelles technologies doivent être adaptées pour les personnes âgées souhaitant demeurer dans leur maison et qui peuvent éprouver des problèmes d’ouïe ou de vue.
- Le préfab
Selon Richard Darveau, la popularité des structures préfabriquées serait grandissante, notamment parce que celles-ci permettent de contourner le problème de la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine de la construction, mais également la pénurie des matériaux qui a éclaté au cours de la pandémie. «Cela amène les entrepreneurs en construction à regarder sérieusement l’option de faire construire en usine, du moins les murs, parfois le plancher et des parties de toiture», constate le président de l’AQMAT. Cela permettrait aussi de contourner les retards dans les chantiers provoqués par une météo peu clémente.