Des peines de 6 mois imposées à André Gagnon et à Michel Venne
TRIBUNAL. Deux dossiers très médiatisés d’agression sexuelle ont connu un dénouement en début de semaine au palais de justice de Québec. L’ex-militaire André Gagnon et l’ancien journaliste Michel Venne ont pris tous deux le chemin de la prison pour les six prochains mois.
L’ex-adjudant André Gagnon condamné
L’adjudant retraité des Forces armées canadiennes, André Gagnon, avait plaidé coupable en mars dernier. Il vient d’être condamné à six mois de détention pour avoir agressé sexuellement l’ancienne caporale-chef, Stéphanie Raymond. Le dénouement survient à la suite de longues procédures judiciaires, qui se sont étirées sur une dizaine d’années.
Cette saga marque une étape importante dans la lutte aux comportements inappropriés dans le milieu militaire. Les faits allégués remontent au 15 décembre 2011. L’accusé a agressé sexuellement sa collègue, après un repas de Noël bien arrosé, alors qu’ils se sont retrouvés seuls au Manège militaire du régiment de la Chaudière, à Lévis.
Parmi les facteurs aggravants retenus par la juge Réna Émond, elle note la position d’autorité qui prévalait entre l’agresseur et sa victime. S’ajoutent l’abus de confiance, l’usage de la force et la gradation des gestes intrusifs, malgré la vulnérabilité et les refus répétés de Mme Raymond. En plus de sa peine de prison, André Gagnon doit fournir un échantillon d’ADN et sera inscrit (10 ans) au registre des délinquants sexuels.
L’ex-journaliste Michel Venne condamné
Reporter et dirigeant médiatique réputé, Michel Venne a également écopé d’une peine de 6 mois de prison pour s’être livré à des attouchements sexuels. La suggestion commune des parties a été acceptée par le juge plus tôt cette semaine au palais de justice de Québec. Les faits dénoncés remontent à plus de 13 ans, alors que la victime Léa Clermont-Dion, devenue auteure et réalisatrice, était mineure.
L’ancien directeur de l’information au quotidien Le Devoir avait reconnu sa culpabilité en juin dernier. Les évènements dénoncés se sont produits à Québec en 2008, à l’époque où Michel Venne dirigeait l’Institut du Nouveau Monde (INM). Âgée de 17 ans, Mme Clermont-Dion avait décroché un poste d’assistante auprès de l’accusé dans le cadre de sa participation à un stage estival offert par l’organisme.
Sa position d’autorité a été prise en compte dans la peine imposée. Celle-ci est assortie d’un prélèvement d’ADN et d’une inscription (20 ans) au registre des délinquants sexuels.
*Précisons que les deux victimes ont autorisé la Cour à lever l’interdit de publication sur leur identité, afin que leur histoire soit connue et, surtout, que leur détermination à dénoncer les inconduites sexuelles serve d’exemple.