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Quand le pollen est détruit par la chaleur

Photo: iStock

Jusqu’à quel point notre alimentation future sera-t-elle affectée par la chaleur? Aux alentours de 32 Celsius, le pollen commence à se dégrader. Un problème qui pourrait devenir de plus en plus urgent pour les 8 milliards d’êtres humains…

Il faut rappeler que, même si pour plusieurs pollens signifie allergies, en réalité, à peu près tout ce que nous mangeons et qui pousse dans la terre dépend de la pollinisation. Or, des agriculteurs l’ont d’ores et déjà constaté: des températures anormalement chaudes au printemps peuvent carrément tuer le pollen et perturber les cultures. Le problème a été observé du côté du maïs et du riz, deux des principaux aliments de la planète. La reproduction de la tomate est aussi particulièrement sensible à la chaleur.

La solution de faire éclore avant les premières chaleurs n’étant plus suffisante, il faut tenter de développer des variétés plus résistantes à la chaleur. Encore faut-il pour cela comprendre à quel stade du processus la chaleur fait-elle son oeuvre.

C’est ce à quoi s’emploient des chercheurs comme Mark Westgate, professeur d’agronomie à l’Université d’État de l’Iowa, qui a constaté que c’est la croissance du pistil —l’appareil reproducteur femelle de la plante— qui est affectée par une chaleur précoce. Sa croissance en est ralentie, et il ne peut pas accueillir le grain de pollen.

Dans le cas des tomates, la chaleur brûle carrément le grain de pollen avant qu’il n’ait accompli sa tâche. En 2018, une équipe de l’Université Wake Forest, en Caroline du Nord, avait observé que des antioxydants appelés flavonols pouvaient inhiber des molécules jouant un rôle destructeur en cas de grande chaleur.

Une chercheuse de l’Université d’État du Michigan, Jenna Walters, a pour sa part identifié le seuil de tolérance à la chaleur (35 degrés) dans le grain de pollen d’un fruit qui aura une résonance chez les Québécois: le bleuet.

Dans tous ces exemples, on en revient à la génétique: créer une variété qui, par un quelconque détour, serait moins affectée que les autres par les inévitables températures plus élevées qui pointent à l’horizon. Mais chaque plante a peut-être ses particularités, et la route pourrait être longue.

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