Le mythe du laitier comme matière à conte
Les mythes ont parfois la vie dure, mais ils sont aussi un excellent matériau pour raconter des histoires. Alors, quoi de plus inspirant que sa propre histoire pour faire un spectacle, quand on est fille de laitier? Arleen Thibaut, originaire de Charlesbourg et conteuse depuis une vingtaine d’années, a pris le mythe du livreur de lait comme matériau de son nouveau spectacle: Fille de laitier.
Elle-même fille de laitier, Arleen connait son sujet puisque son père a livré du lait pendant une trentaine d’années à Sainte-Foy. Chez les Thibaut, livrer le lait est une histoire de famille: son arrière-grand-père avait une ferme laitière et il livrait le lait à cheval. Son père et son parrain ont à leur tour livré du lait. «Mon père a passé cinq camions différents dans sa carrière, il a connu les bidons en fer, en verre et les cartons de lait, raconte l’artiste. Comme conteuse, je me suis dit qu’il fallait que je conte une histoire là-dessus. J’avais envie d’ouvrir ça un peu plus large, que cela devienne l’histoire du mythe du laitier, car c’est une matière à conte incroyable».
Le laitier coureur de jupons?
Quand Arleen était petite et qu’elle disait que son père était laitier, le mythe prenait tout de suite toute la place. «Le livreur de lait a créé des enfants partout dans l’imaginaire collectif. On me demandait si c’était vraiment mon père par exemple», s’amuse-t-elle.
Cependant, la conteuse ne voulait pas que son spectacle soit documentaire, elle voulait créer un personnage, mettre de la magie, de la démesure, de l’humour, de l’exagération. «J’ai créé le personnage de Lucien, qui fait sa dernière <@Ri>run<@$p>de lait », explique Arleen Thibaut qui explore le rapport que les gens ont avec les métiers en voie de disparaître, comme le laitier. «Dans l’imaginaire des gens, le livreur de lait, c’est quelque chose qui fait du bien, c’est <@Ri>feel good<@$p>», mentionne-t-elle.
Inspiré d’anecdotes réelles
Pour l’écriture de son spectacle, Arleen Thibaut a aussi demandé aux gens de lui raconter des anecdotes de livreurs de lait, en plus de celles de son propre père. «J’ai collecté des histoires, notamment dans des RPA. Ça a créé du lien», fait-elle valoir. Elle a ainsi pu explorer l’héritage français et britannique qu’on retrouve aussi aux États-Unis du mythe du laitier.
Au niveau de l’habillage sonore, la musique de Robin Servant accompagne le spectacle dans ses moments d’émotion et ses moments d’humour avec de l’accordéon, de la musique traditionnelle, mais aussi de la musique actuelle.
Le spectacle Fille de laitier sera présentée au Palais Montcalm les 19 et 20 mai prochains.
