Chantal Blanchais «jazze» son retour au bercail
Lors du dernier spectacle de Chantal Blanchais à Charlesbourg, en 2007, on avait dû refuser des gens à la porte de la bibliothèque Paul-Aimé-Paiement. Les gens du coin n’avaient manifestement pas oublié la Charlesbourgeoise d’origine, pas plus qu’elle-même n’avait oublié ceux qui avaient assisté à la naissance de sa passion pour la musique, notamment au sein de la troupe Crescendo. Aussi est-ce avec une hâte certaine que l’auteure-compositrice-interprète envisage sa participation prochaine au lancement des Week-ends chauds du Trait-Carré, le 19 juillet, en compagnie des Petits chanteurs de Charlesbourg.
Chantal Blanchais a d’autant plus hâte qu’elle a déjà fait partie de cet ensemble choral à l’époque où il s’appelait encore les Tournesols, avant de devenir les Petits chanteurs de Charlesbourg en 1995. Au spectacle d’ouverture des Week-ends chauds, ceux-ci interpréteront trois chansons, et partageront la scène avec la chanteuse le temps d’une autre pièce.
Pour le reste, elle sera accompagnée de trois musiciens, Gaétan Daigneault au piano, Alain Picotte à la basse et à la contrebasse, et Richard Irwin à la batterie. Ensemble, ils revisiteront à la sauce jazz les classiques français des années 1970 – Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Françoise Hardy, Julien Clerc, Serge Lama… «J’aime beaucoup cette chanson-là [francophone]. Les textes sont incroyablement riches, bien écrits… C’est l’occasion en plus de conjuguer mes deux passions: la chanson française et le jazz», confie-t-elle avec l’intention de reprendre la formule pour son cinquième album, qu’elle espère sortir d’ici le début de 2014.
Une carrière de coureuse de fond
Son précédent disque, The White Project, remonte à 2009. Depuis, en plus de la tournée qui s’en est suivi et des nombreux spectacles dans le milieu corporatif au Québec et aux États-Unis, elle a ajouté Jean Lapointe à sa longue liste de collaborateurs. Un spectacle cabaret est né de leur rencontre en 2012, «Seul… ou presque», qui mélange chansons et humour. Le duo s’arrêtera à Québec le 17 août prochain, dans le cadre des Rendez-vous d’août au Centre des loisirs Saint-Sacrement, pour une dernière représentation.
Dans cet horaire chargé, fruit de son travail acharné, elle se réserve du temps, chaque semaine, pour l’hôpital Charles-Lemoyne, où elle chante pour des gens qui vont mourir. «C’est l’une des expériences les plus enrichissantes que j’ai connue, confie Chantal Blanchais. C’est un privilège d’accompagner les personnes qui vivent les derniers moments de leur vie. […] Je me sens utile. J’ai le sentiment d’être à la bonne place.»
Une artiste polyvalente
Un sentiment qui se confirme aussi par rapport à l’industrie de la musique. Le secret de sa longévité? «Ma versatilité», répond celle qui peut enchaîner l’opéra Carmen et du Bruno Mars, sauter de l’italien à l’espagnol, tout en glissant au passage une petite pointe d’humour entre deux notes à la guitare et au piano.
Ayant grandi dans le quartier Terrasse Bon-Air, gageons que la petite fille en elle se sentira également à sa place sur la scène du parc de la Commune, le 19 juillet, dès 20 h.
Membre du Groupe Québec Hebdo