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Affaire Amira Elghawaby: le Mouvement laïque québécois demande l’abolition du poste

Photo: Capture d'écran Twitter

La nomination d’Amira Elghawaby au poste de représentante pour la lutte contre l’islamophobie continue de faire des remous. Après avoir été vivement critiquée par de nombreux élus québécois, c’est maintenant le Mouvement laïque québécois (MLQ) qui réclame le départ de l’ex-journaliste ainsi que l’abolition de son poste. 

Le groupe fondé en 1981, qui affirme militer «en faveur de la liberté de conscience», se dit consterné par la décision de Justin Trudeau. Dans une lettre datée du 4 février, adressée au premier ministre du Canada, le MLQ dénonce «le parti pris anti-laïque de Mme Elghawaby» ainsi que «ses préjugés racistes à l’endroit des Québécois.»

Le groupe pointe notamment du doigt les années de fonctions d’Amira Elghawaby au Conseil national des musulmans
canadiens.

«Cet organisme a combattu la loi québécoise sur la neutralité religieuse en 2017 et est présentement activement engagé dans la contestation judiciaire la Loi sur la laïcité de l’État, une loi démocratique et rassembleuse adoptée par l’Assemblée nationale du Québec», proteste le MLQ.

Nous vous demandons à la fois de démettre Amira Elghawaby de ses fonctions et d’abolir le poste
en question ou tout autre poste de même nature.

Daniel Baril, le président du Mouvement laïque québécois (MLQ).

Une ignorance de l’histoire du peuple québécois

Dans cette même lettre, signée par le président du groupe Daniel Baril, il est reproché à la militante de mal connaitre l’histoire du Québec et de faire preuve de mépris à l’égard de sa population. Le groupe fait référence à un gazouillis d’Amira Elghawaby, datant de mai 2021 dans lequel elle s’opposait à l’idée -avancée par un professeur de philosophie de l’Université de Toronto – que les Québécois étaient le peuple qui avait le plus souffert du colonialisme britannique.

«Je vais vomir», avait-elle réagi.

Malgré de récentes clarifications et une série d’excuses, au cours desquelles l’ex-journaliste a réitéré qu’elle ne «pensait pas que les Québécois sont islamophobes», le MLQ n’approuve pas le choix d’Ottawa.

Celles-ci sont perçues comme «un faux-fuyant» par le groupe, qui y voit une tentative insincère de la militante de sauver son poste et de «légitimer ses propos».

L’abolition du poste réclamée

Au-delà du départ de la concernée, le MLQ réclame l’abolition du poste de représentante pour la lutte contre l’islamophobie, qui est «de nature à morceler la société en micro-communautés ethno-religieuses».

«La description du poste que vous lui avez confié est elle-même de nature à créer et à entretenir de la confusion, voire de la désinformation, au sein du public. Le terme d’islamophobie est actuellement utilisé par une frange extrémiste de l’islam qui associe toute critique de l’islam à de la haine contre les musulmans», dénonce le groupe.

Cette sortie du MLQ intervient plusieurs jours après que le ministre de la Laïcité, Jean-François Roberge, ait demandé la démission de la nominée. 

«J’apprécie ses excuses, mais je ne crois toujours pas qu’elle a la légitimité et la crédibilité pour occuper ces fonctions», avait-il déclaré en début de semaine.

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