Les sept travaux en éducation de Bernard Drainville
Rétablir une voie rapide vers le brevet d’enseignement ou revaloriser l’enseignement du français: le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, expose ses priorités en vue de la session parlementaire. Il compose avec une toile de fond de pénurie d’enseignants et de baisse du niveau en écriture.
Le ministre Drainville identifie les difficultés des jeunes Québécois à écrire sans faire de fautes comme sa première priorité. «Le statu quo n’est pas acceptable», tranche-t-il en conférence de presse, mettant de l’avant une revalorisation de l’enseignement du français.
Face à une pénurie de main-d’œuvre qui amène environ 4000 enseignants non qualifiés à exercer dans le réseau de l’éducation, le gouvernement Legault va simplifier l’accès à la profession. Sur ce sujet, le ministre de l’Éducation n’a pas pu chiffrer le nombre d’enseignants manquants.
Pour les aspirants enseignants qui n’ont pas effectué un baccalauréat en enseignement, ils pourront, après un bac dans un domaine pertinent, étudier pendant un an afin d’obtenir un brevet d’enseignement. Actuellement, cela peut prendre plusieurs années pour obtenir une maîtrise qualifiante en enseignement après avoir obtenu un bac dans un domaine connexe. Celle-ci est jugée «inadaptée aux besoins» par Bernard Drainville.
Avec la pénurie d’enseignants, ceux qui sont dans le réseau doivent s’occuper de tous les enfants ainsi que des enfants aux besoins particuliers. Québec propose ainsi d’installer un second adulte dans les classes.
Pour cela, le ministre de l’Éducation aimerait mobiliser les éducatrices des services à l’enfance durant des périodes où elles sont libres afin que celles-ci prêtent main-forte aux enseignants et s’occupent des enfants ayant des besoins particuliers. M. Drainville croit qu’avec un tel système «les enseignants pourront se concentrer sur le fait d’enseigner».
Dans le but de susciter l’intérêt des élèves, le gouvernement aimerait également que chaque école du réseau public offre un programme particulier. Encore pour mieux cibler les élèves selon leurs goûts, Bernard Drainville propose d’investir dans la formation professionnelle, rappelant que «chaque diplôme compte». Il s’est dit dérangé par le fait que les élèves en filière professionnelle «sentent qu’ils se font regarder de haut».
Québec veut aussi améliorer la communication au sein du réseau pour le rendre plus performant. Il mettrait en place un tableau de bord avec des indicateurs grâce à des données mieux partagées. Enfin, le ministre Drainville réitère une promesse électorale, celle de continuer à rénover et construire des écoles. Il souhaite que les espaces d’enseignement soient plus grands et ouverts, «avec de hauts plafonds» par exemple.
Monsieur Drainville devrait «considérer l’ensemble du personnel scolaire lors du dévoilement de ses orientations en éducation», demandait plus tôt la Fédération des employées et employés du service public (FEESP-CSN). Le syndicat qui regroupe le personnel de soutien rappelle que ce métier est aussi en pénurie.