Déneigement: «Des choix à faire», avertit l’administration

Les standards de la Ville de Québec en matière de déneigement pourraient bien être modifiés prochainement. Une réflexion en ce sens aura lieu au cours des prochains mois, ont dévoilé le maire Bruno Marchand et le directeur général de la Ville, Luc Monty, au cours d’un point de presse portant sur les états financiers de 2022.

Expliquant que les opérations de transport de la neige vers les dépôts à neige exerçaient «beaucoup de pression» sur la planification financière de la Ville, M. Monty a été le premier à laisser entendre que la Ville devra amorcer une réflexion au cours des prochaines semaines. «On transporte beaucoup de neige et les coûts de transports, à cause du carburant et des équipements qui sont utilisés, c’est élevé. On va voir si on doit faire quelque chose de spécial», a-t-il mentionné.

Assurant qu’aucune décision n’avait encore été prise, il a annoncé du même coup qu’un comité plénier sera offert aux élus en début de semaine prochaine. Lundi, les conseillers municipaux auront donc l’opportunité de poser leurs questions aux différents responsables de ce service de l’administration. Pour M. Monty, ce sera aussi une occasion «d’exposer davantage les enjeux» qui se dessinent à l’horizon pour la Ville.

Sans «présenter d’alternative» lors de ce comité plénier, les fonctionnaires dévoileront «les éléments qui sont irréconciliables», a ajouté le maire Bruno Marchand. «On ne peut pas être vert, déneiger dès qu’il tombe un centimètre pour que ce soit propre comme s’il n’avait pas neigé et avoir l’attente que ça n’ait pas d’impact sur le budget», a-t-il poursuivi en mentionnant que «Québec est la ville qui ramasse la neige le plus rapidement parmi les grandes villes de la province».

Vert, parce que des enjeux environnementaux sont aussi soulevés par l’administration pour justifier le besoin d’une réflexion. «Tout notre transport de neige et notre utilisation de carburant, ça ne va pas dans le bon sens. De transporter de la neige pour aller la faire fondre dans des dépôts qui débordent, ça va nécessiter un questionnement. Le grattage est nécessaire, mais toute la question du transport, c’est questionnable», a commenté le directeur général Luc Monty.

«On va faire des choix. Si le citoyen dit “moi je veux être déneigé dès qu’il tombe un centimètre”, et que c’est le choix qu’on fait, et bien on va monter le compte de taxes de 10% et on va avoir une gratte dans chaque rue pis on va bien faire le travail», a conclu le maire en ouvrant la porte à ce qu’une consultation publique ait éventuellement lieu concernant cet enjeu.

Un changement de discours, dénonce l’opposition

Réagissant aux propos du maire et du directeur général de la Ville, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve s’est étonné d’observer une «évolution» du discours de l’administration. «On nous a toujours juré au grand Dieu que ce qui faisait en sorte qu’on limitait les interventions en matière de déneigement, ce n’était pas de nature budgétaire. On n’avait jamais évoqué non plus le fait qu’on pourrait limiter certaines interventions pour des raisons environnementales. Tout ça, c’est nouveau aujourd’hui», a-t-il noté.

M. Villeneuve a aussi dénoncé l’attitude du maire dans les circonstances. «Je suis encore une fois soufflé par la condescendance du maire envers les citoyens quand il dit: “Si on veut qu’on sorte pour ramasser 1 cm de neige…”. Il n’y a personne qui demande ça. Ce que veulent les citoyens de Québec, c’est que ça puisse circuler en ville quand il y a une fin de semaine où il y a le Carnaval et le tournoi pee-wee. On ne parle pas de 1 cm de neige!», a-t-il mentionné.