Bisbille autour du déneigement, Villeneuve réclame la tête de Lachance

Les habitués du conseil municipal ont assisté à une véritable joute politique entourant la tenue d’un comité plénier sur le déneigement jeudi soir. Alors que le comité exécutif proposait d’accepter une version amendée de l’avis de proposition du conseiller de l’Équipe priorité Québec Stevens Mélançon et de tenir un tel exercice pour permettre aux élus de poser leurs questions sur le déneigement «d’ici l’automne 2023», le conseiller Mélançon a refusé d’accepter l’amendement. 

Résultat, les élus ont dû voter sur la version originale de la proposition. Cette dernière exigeait qu’un comité plénier sur la question du déneigement soit tenu «dès que possible». Or, les membres de l’équipe du maire et les deux conseillers indépendants ont voté contre cette version, rejetant du même coup la proposition du conseiller Mélançon.

«On a besoin de temps pour être capable de rassembler l’ensemble des chiffres pour être capable de rassembler l’ensemble des chiffres. Je déplore que le collègue Mélançon refuse notre version de l’avis de proposition, parce qu’on va être obligé de voter contre et il n’y en aura pas, de plénier», avait prévenu le responsable du dossier du déneigement Pierre-Luc Lachance tout en demandant le vote, ce qui a mis fin aux débats sur la question.

«On vit quelque chose aujourd’hui. Ça va au-delà [de moi]. Avec les problématiques qu’on a connues, on vient de nous bâillonner en demandant le vote. Et ce que je dis, c’est que je veux avoir un plénier le plus rapidement possible. Je me fais dire par M. Lachance, dont le leadership a été contesté, que si je n’accepte pas le plénier dans les délais qu’il propose, il n’y en aura pas. Rien n’empêche l’administration de faire ça quand ils veulent. C’est eux qui gouvernent, ils peuvent faire ça quand ils veulent. Je suis outré! […] C’est incroyable ce qui se passe aujourd’hui, c’est un déni de démocratie. C’est un épisode très triste du conseil avec cette administration», a martelé M. Mélançon en séance tenante.

Villeneuve en a assez

Ces événements ont visiblement été la goutte qui a fait déborder le vase pour le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve. Quelques semaines après s’être questionné publiquement sur le travail de Pierre-Luc Lachance dans le dossier du déneigement en marge du cafouillage qui a affecté le Carnaval de Québec et le Tournoi Pee-Wee, M. Villeneuve réclame maintenant la tête du vice-président du comité exécutif. «Après l’hiver qu’on vient de passer, le responsable du déneigement vit au-dessus de ses moyens. En venant menacer les membres du conseil comme ça et en faisant ce chantage, il ne fait que se discréditer pour s’occuper du déneigement. J’invite le maire à confier le dossier à quelqu’un qui a les capacités de le mener», a-t-il indiqué dans un couloir de l’Hôtel de ville.

«On approche la mi-mandat, peut-être que M. Marchand aurait intérêt à faire une évaluation de ses effectifs. Il devrait regarder l’ensemble de la charge de travail de M. Lachance parce qu’à voir différentes réactions qu’il a dans d’autres contextes, peut-être qu’il en a beaucoup sur les épaules», a-t-il ajouté en précisant que «tout le monde essaie de faire de son mieux, [mais que] M. Lachance a une façon arrogante de répondre aux questions» tout en «prenant un ton méprisant».

Finalement… il y aura un plénier

Quelques minutes après le rejet de la proposition, le cabinet du maire a fait parvenir aux médias présents au conseil une déclaration écrite de Pierre-Luc Lachance. Dans cette dernière, le vice-président du comité exécutif s’est engagé à tenir un comité plénier sur le sujet du déneigement d’ici l’automne, et ce malgré les événements de la soirée. «Je peux donc vous assurer qu’un plénier se tiendra d’ici l’automne 2023, quelque temps avant les premières neiges. Les esprits se sont échauffés à la fin du conseil, mais l’intérêt des citoyens doit primer et la poussière doit retomber. Nous accepterons d’entendre les propositions de l’opposition pour améliorer la tenue de ce plénier, malgré le rejet de l’amendement à l’avis de proposition», a-t-il mentionné.

Informé de ce développement, M. Villeneuve a réagi en argumentant «que le petit chantage à deux sous que le conseiller Lachance a fait n’a aucune prise en réalité».