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Les Hurons-Wendats et les Innus obtiendront les terres de la Défense

Environ 1200 logements et des commerces étaient prévus dans le projet déposé par la Nation huronne-wendat en avril 2022. Photo: Gracieuseté/Nation huronne-wendat

L’ancien site de logements militaires de Sainte‑Foy désaffecté en 2017 sera cédé à la Nation huronne-wendat ainsi qu’à trois communautés innues, a confirmé le ministère de la Défense. Les Hurons-Wendats obtiendront 80% du territoire cédé alors que les Innus se partageront les 20% restants.

Dans un communiqué publié en fin d’après-midi mardi, le ministère de la Défense explique que la décision «fait suite à plusieurs années de communications avec les Premières Nations et d’autres parties intéressées». Des parcelles 0,29 hectare et de 0,98 hectare avaient été respectivement cédé à la Ville de Québec et au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec afin que ceux-ci puissent élargir le boulevard Hochelaga et construire une école secondaire. La Défense a aussi choisi de conserver 2,06 hectares afin d’y aménager le manège militaire de Sainte-Foy qui a ouvert ses portes en 2018. L’annonce concernant les communautés huronne-wendat et innues concerne donc les 10,98 hectares restants de la propriété.

Ces 10,98 hectares seront divisés en deux parcelles de terrain pour être ensuite offerts à la vente à la Nation huronne-wendat et aux Innus des Premières Nations des Pekuakamiulnuatsh, de Pessamit, et d’Essipit. Le montant des transactions reste à être déterminé puisque les discussions sur la division exacte du terrain devraient s’amorcer pendant l’été. Selon le ministère de la Défense, des offres finales devraient être déposées d’ici la fin de l’année.

La Nation huronne-wendat et la Ville de Québec déçues

Dénonçant une décision «cavalière» qui «prive les autres Premières Nations» d’une «véritable vitrine de réconciliation pour le monde entier», le grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent, s’est montré déçu face à l’annonce de la ministre de la Défense, Anita Anand. Le fait que trois communautés innues obtiennent une part du terrain dérange particulièrement M. Vincent. Rappelant que les Hurons-Wendats et la Ville de Québec avaient présenté en avril 2022 «une stratégie d’aménagement inclusive dans laquelle 20% des terres étaient réservées à l’ensemble des Premières Nations qui fréquente la région», il a soutenu qu’il était «assez difficile de se faire rentrer dans la gorge un partenariat avec quelqu’un qui ne veut pas nous parler», en référence aux communautés innues identifiées par Ottawa.

Le grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent, et le maire de Québec, Bruno Marchand / Photo: Benjamin Aubert

«Nous leur avons tendu la main à plusieurs reprises et elles nous ont confirmé par lettre qu’elles ne voulaient pas participer à notre projet. De les voir aujourd’hui obtenir 20% du terrain, c’est décevant», a-t-il poursuivi en présence du maire de Québec, Bruno Marchand. Ce dernier s’est dit «tout autant déçu». «Nous avions un magnifique projet bâti de longue date […] en cohérence avec les volontés communes que nous avions. On pense que ce projet répondait à des besoins autant pour la Nation que pour la Ville. Et là, on se retrouve non seulement à la case départ, mais à revenir à la table à dessin», a indiqué M. Marchand en déplorant «avoir perdu un temps fou» et en parlant «d’une mauvaise décision» du ministère.

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