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DPJ: les signalements avant la naissance désormais abolis

Toutefois, lorsque la sécurité et le développement de l'enfant sont présumés compromis, l'obligation de signaler demeure applicable dès la naissance de l'enfant, indique le ministère. Photo: Freepik

Fini la pratique des alertes concernant un facteur de risque pour les bébés à naître, ce qui était discriminatoire pour les communautés noire et autochtone du Québec. Par une Directive à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ), le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant a aboli cette manière de faire.

«Cette pratique a été jugée discriminatoire envers certains groupes, contribuant ainsi à leur surreprésentation dans le système de protection de la jeunesse», indique le ministre Carmant dans un communiqué.

Dorénavant, les hôpitaux et les centres accoucheurs doivent suivre le «Plan de services préventifs et intensifs en période prénatale ». Ce dernier permet d’assurer un encadrement resserré et proactif dès la grossesse lorsqu’un enfant est susceptible de naître dans un contexte familial à haut risque de maltraitance.

Le ministère annonce que des interventions de nature clinique et communautaire seront désormais déployées de façon plus proactive auprès des parents en difficulté qui attendent un enfant. Ces derniers pourront alors recevoir un accompagnement le plus tôt possible durant la grossesse. Les établissements doivent s’assurer de la prise en charge rapide des parents par les ressources appropriées du réseau et de la communauté, ainsi qu’une communication efficace entre les différents intervenants qui gravitent autour de la famille.

Une communauté soulagée

«Je crois que cela devient plus respectueux des individus», note Marie-Pierre Ulysse, membre du CA du Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM). Cet organisme a mis sur pied, en collaboration avec la DPJ, Option protection (OP), un programme d’accompagnement et de réduction de la représentation des enfants noirs à la DPJ.

À la suite de la publication, en janvier dernier, de notre article: «Une escouade d’intervenants pour éviter aux enfants noirs de «rester dans le système de la DPJ», le ministre Carmant avait rencontré les responsables du BCHM ainsi que celles de la Maison d’Haïti. Sa directrice, Marjorie Villefranche est très critique face aux pratiques de la protection de la jeunesse

L’une des choses qu’on lui avait dites lors de la réunion, et c’est Mme Laurent qui avait fait ces recommandations, c’est qu’on attendait l’application de ces recommandations notamment sur cette façon d’agir envers la communauté noire et envers les Autochtones. Ils subissent beaucoup cela aussi.

Marjorie Villefranche, directrice de la Maison d’Haïti.

Malheureusement ce n’est rétroactif, déplore Marjorie Villefranchecar, «je connais beaucoup de mamans qui regrettent que cela ne soit pas arrivé avant la naissance de leurs enfants»

La fin de cette pratique signifie que les directions de la protection de la jeunesse ne peuvent maintenant plus recevoir les signalements avant la naissance de l’enfant. Toutefois, lorsque la sécurité et le développement de l’enfant sont présumés compromis, l’obligation de signaler demeure applicable dès la naissance de l’enfant, indique le ministère.

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