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Quels sont les enjeux prioritaires pour les jeunes québécois?

Les jeunes se sont réunis en comités pour discuter des enjeux qui les préoccupent lors du Grand Consultation Jeunesse. Photo: Gracieuseté, Annie-Kim Rivet

Quelques 150 jeunes de 12 à 30 ans provenant de partout au Québec ont émis trois grandes recommandations pour le gouvernement du Québec à l’issue de la 7e Grande Consultation Jeunesse (GCJ) ayant eu lieu les 3 et 4 avril dernier à l’Hôtel Universel dans la capitale. Ce rassemblement, porté par la Coalition Interjeunes, a permis de soulever certains enjeux prioritaires pour la jeunesse québécoise, notamment le logement, la santé et l’inclusion.

«On était habitués aux rencontres annuelles en présentiel, mais avec la pandémie, on avait dû faire une pause en 2020 et ensuite en faire une entièrement virtuelle en 2021 en plein dedans, explique la directrice générale de la Coalition Interjeunes, Jennifer Robillard. Depuis le début de la pandémie, on a remarqué l’émergence d’enjeux pressants pour que les jeunes se sentent mieux à l’école et dans leur vie personnelle. Les jeunes avaient besoin d’être entendus probablement plus que d’habitude, et c’est cet esprit qui a animé la rencontre de 2023.»

Des sujets prioritaires

Les enjeux de santé et de services sociaux ont été évoqués presque unanimement par les jeunes présents à l’événement. Ces derniers ont exprimé un mécontentement général quant au manque d’écoute, de sensibilité, de respect et du suivi inadéquat expérimenté dans le système de santé. De plus, la crise du logement a été régulièrement évoquée par les participantes et participants qui sont eux aussi affectés par la hausse du prix des loyers depuis le début de la pandémie.

Au sortir de la DPJ, plusieurs jeunes font face à des problèmes de logement. D’autres, même issus de milieux plus aisés, aimeraient aller au cégep et doivent quitter leurs villes natales pour s’établir dans des centres urbains, là où les loyers sont plus dispendieux. La crise du logement les affecte tous, surtout ceux qui vivent proche de l’itinérance ou qui en ont vécu eux-mêmes. On parle beaucoup des adultes qui vivent des problématiques de logement, mais ça concerne les jeunes aussi.

Jennifer Robillard, directrice générale de la Coalition Interjeunes

Un autre enjeu considéré comme essentiel par les jeunes présents à la GCJ est une plus grande sensibilisation aux réalités LGBTQ2A+ dans les écoles et dans la société au sens large. Ils recommandent de déployer une campagne de sensibilisation pour promouvoir la diversité de genres, d’augmenter le nombre de toilettes non genrées dans les lieux publics et les écoles, ainsi que de réviser le système de vestiaires dans les écoles.

Plus d’une centaine de jeunes ont posé lors de la GCJ, rassemblement duquel plusieurs liens ont émergé. Photo: Gracieuseté, Alizée Thalmensy

L’itinérance, un enjeu jeunesse

Des jeunes provenant du Saguenay, de l’Outaouais, de Montréal et d’ailleurs ont participé à l’événement, apportant avec eux des priorités reflétant leurs réalités territoriales. Du lot, des discussions entourant l’itinérance chez la jeunesse ont eu lieu afin de sensibiliser les jeunes à cette problématique qui n’affecte pas seulement les jeunes de Montréal et duquel les jeunes de la province ne sont pas forcément à l’abri, peu importe où ils se trouvent.

«Rendu en 2023, on a mis beaucoup d’argent dans les plans d’action pour lutter contre l’itinérance, mais il y a un besoin énorme en prévention, affirme Mélodie Cordeau, intervenante pour l’organisation montréalaise faisant la prévention de l’itinérance chez les jeunes, Coalition Jeunes+. L’itinérance me tient beaucoup à cœur parce que je l’ai vécu, et participer à ce genre de rassemblement permet de sensibiliser les jeunes sur cette réalité en plus de pouvoir développer des stratégies pour améliorer la prévention.»

Il s’agissait de sa troisième participation à la GCJ, et il est évident pour l’intervenante que les jeunes ne reçoivent pas assez d’outils dans leur développement pour devenir des adultes responsables et autonomes.

«La prévention doit se faire en amont, avec l’adaptation des cursus scolaires pour qu’ils répondent à tous les jeunes. De tous les jeunes qui se trouvent sous la protection de la jeunesse, plus du tiers se retrouvent par la suite en itinérance. Les stigmatiser lorsqu’ils vivent de l’insécurité résidentielle ne les aide pas, et l’itinérance est un dommage collatéral d’un manque d’alternatives. On devrait rompre avec cette approche de supériorité envers eux et les écouter avec une approche humaniste pour qu’ils aient confiance de chercher l’aide dont ils ont besoin, à la place de ressentir de la peur à l’idée que la DPJ débarque chez eux.»

La GCJ, c’est quoi?

Selon le site web de la Coalition Interjeunes, la Grande Consultation Jeunesse (GCJ) est un événement annuel qui rassemble des centaines de jeunes de partout au Québec pour discuter d’enjeux communs et de leurs réalités afin de chercher collectivement des solutions. Les recommandations qui résultent de la démarche sont ensuite transmises aux différents paliers du gouvernement, afin que les personnes au pouvoir prennent en compte la voix des jeunes.

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