Lien démontré entre aliments ultratransformés et risque de diabète
Déjà pointés du doigt pour leur piètre qualité nutritionnelle, les repas de type prêt-à-réchauffer et les boissons sucrées se retrouvent à nouveau sur la sellette. Une étude récente portant sur près de 200 000 personnes établit un lien étroit entre la consommation d’aliments ultratransformés et le risque de diabète de type 2.
L’équipe de recherche dirigée par Jean-Philippe Drouin-Chartier, de l’Université Laval, est arrivée à ces constats à l’aide de données provenant de trois vastes enquêtes américaines. Les conclusions publiées dans la revue Diabetes Care dressent même une liste des groupes d’aliments ultratransformés qu’il vaudrait mieux avoir à l’œil.
Les quelque 198 600 participants ont répondu, tous les deux à quatre ans pendant 30 ans, à des questionnaires portant sur leur alimentation. Les chercheurs ont subdivisé les aliments consommés en quatre catégories selon leur degré de transformation, allant de peu ou pas transformés à ultratransformés.
«On définit les aliments ultratransformés comme des formulations industrielles fabriquées en grande partie avec des substances extraites des aliments. Souvent modifiées chimiquement, on y retrouve des additifs pour accentuer les saveurs ou prolonger la conservation. Aux États-Unis et au Canada, ces aliments représentent environ le tiers du total des aliments consommés quotidiennement par la population», précise le professeur Drouin-Chartier, rattaché au Centre NUTRISS et à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval.
Association directe
Les chercheurs ont observé une association directe entre la consommation d’aliments ultratransformés et le risque de diabète. «Chaque hausse de 1% dans la quantité d’aliments ultratransformés consommés se traduit par une hausse d’un peu plus de 1% du risque de diabète de type 2», souligne le professeur Drouin-Chartier.
Des analyses plus détaillées ont permis aux chercheurs de constater que certains aliments ultratransformés semblaient contribuer davantage à la hausse du risque de diabète. C’est le cas des pains blancs, des sauces, tartinades et condiments, des boissons sucrées, des boissons diète, des viandes froides et charcuteries et des repas de type prêt-à-réchauffer. «On peut donc penser qu’en réduisant la consommation de ces aliments, on réduit le risque de développer un diabète de type 2», poursuit-il.
Mauvaises habitudes de vie
Rappelons que le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente de cette maladie. Elle représente 90% des cas et se manifeste généralement chez les adultes (40 ans et plus), en raison d’une mauvaise alimentation, de la sédentarité ou de problèmes d’obésité.
«Survient alors l’hyperglycémie, c’est-à-dire une augmentation du taux de sucre dans le sang au-dessus des valeurs normales. À long terme, cela peut mener au développement de complications (potentiellement graves), notamment aux yeux, aux reins, au cœur, aux vaisseaux sanguins et au système nerveux», énumère Diabète Québec.