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Survie des grands prématurés tributaire de l’achalandage aux soins intensifs

Bébé prématuré
Une récente étude de cas démontre que le risque de complications graves augmente proportionnellement au taux d’occupation des lits de l’unité de soins intensifs néonataux. Photo: iStock - Sopone Nawoot

Le pronostic de survie des grands prématurés déprend du taux d’occupation de l’unité de soins intensifs néonataux. Le risque de complications graves atteint 45% lorsque tous les lits sont occupés. Telle est la conclusion d’une équipe de recherche québécoise, dont fait partie Bruno Piedboeuf, médecin clinicien et enseignant à la faculté de médecine de l’Université Laval.

Il ressort de l’étude que le risque de complications graves augmente proportionnellement au taux d’occupation des lits. La situation s’avère particulièrement critique lors du premier quart de travail et durant les 24 premières heures qui suivent l’admission de l’enfant.

«Par exemple, lorsque le taux d’occupation des lits se situe à 50% de la capacité de l’unité, le pourcentage de complications graves est de 30%. Ce pourcentage grimpe à 40% lorsque 80% des lits sont occupés, puis jusqu’à 50% lorsque l’unité est à 110% de sa capacité», souligne Bruno Piedboeuf.

Selon lui, cette relation pourrait refléter un manque de ressources pendant les périodes de pointe. «Les grands prématurés ont une santé fragile et il faut continuellement veiller sur eux. Le temps de réaction du personnel soignant est crucial. Idéalement, il faudrait avoir un ratio d’une infirmière par enfant pour assurer des soins optimaux», ajoute celui qui agit également comme chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec.

Près de 2000 cas analysés

L’équipe de recherche a analysé les cas de 1870 enfants nés entre la 23e semaine et la 32e semaine de grossesse, et admis dans une unité de soins intensifs néonatals québécoise. Parmi eux, 823 ont eu des complications sérieuses, dont 153 ont résulté en des décès. Les principales pathologies rapportées touchaient les poumons, le système nerveux, le système digestif et les yeux.

Bruno Piedboeuf rappelle que les soins aux grands prématurés ont beaucoup progressé au cours des dernières décennies. Le taux de survie des prématurés qui naissent après la 28e semaine de grossesse est maintenant de 95%.

«Il y a eu beaucoup de progrès sur le plan technique, ajoute-t-il. Mais comme le démontrent nos travaux, il y a place à amélioration du côté de l’organisation du travail pour assurer de meilleurs soins aux grands prématurés.»

L’étude a été publiée dans la revue scientifique Archives of Disease in Childhood: Fetal & Neonatal. Le premier auteur est Marc Beltempo, de l’Université McGill.

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