Après la décontamination du site du futur centre d’exploitation et d’entretien (CEE) du tramway, la Ville de Québec poursuit l’aménagement des terrains. Lors de la phase ultime de préparation en vue de la construction, une superficie d’environ 3,5 hectares sera déboisée à partir du lundi 6 février. Les travaux doivent s’échelonner jusqu’en mars prochain.
À la Ville, on explique que «l’intervention mécanisée est réalisée en période hivernale afin de limiter les dommages au sol. Cette stratégie favorise aussi la conservation des arbres en périphérie de la zone de coupe. Le calendrier des travaux a aussi été déterminé afin d’éviter la période de nidification des oiseaux migrateurs».
Des efforts sont également mis en place afin de revaloriser les arbres abattus selon la nature du peuplement, le phasage et la qualité de la matière. Le bois peut, par exemple, être destiné au sciage, à la production de copeaux pour la cogénération ou la biomasse et, en dernier lieu, en bois de chauffage.
Comme pour la phase précédente des travaux préparatoires, une fermeture complète de la circulation sera en vigueur dans la portion sud de la rue Mendel. Les automobilistes seront invités à emprunter les avenues Le Gendre ou Blaise-Pascal, pour rejoindre le boulevard de la Chaudière.
Premier grand chantier
Rappelons que le CEE est le lieu où seront réalisées les principales activités d’entretien des rames du tramway, ainsi que leur site de remisage hors des périodes d’exploitation. La Ville de Québec estime qu’il sera parmi les premiers chantiers entamés compte tenu de l’ampleur de l’infrastructure. Cette priorisation tient compte de la nécessité que le CEE soit opérationnel pour l’assemblage des rames et la phase d’essai.
Reboisement compensatoire
La municipalité réitère son engagement à compenser les superficies déboisées. Déjà, deux lots ont été ciblés à cet effet, totalisant 4,5 hectares, qui seront conservés dans le secteur Chaudière. Un lot privé a aussi été acquis sur la rue du Capitaine-Bernier pour la création d’un nouveau boisé.
Par ailleurs, une analyse est en cours pour désigner des sites potentiels dans le secteur pouvant être zonés «parc et conservation». Ces terrains boisés seront aménagés afin d’en permettre l’accès aux citoyens de Québec. La Ville a du même coup rehaussé ses cibles de canopée à 35% pour le secteur Chaudière et à 50% pour le quartier du Cap-Rouge.
Stratégie mise en doute
Des citoyens de Québec sonnent à nouveau l’alarme pour dénoncer la coupe d’arbres qui aura lieu dans les prochaines semaines dans le secteur Chaudière en vue de la construction du CEE du tramway. Ils demandent par ailleurs que l’aménagement de tout le secteur, élaboré sous l’administration Labeaume, soit revu au profit de la conservation des territoires naturels.
Pour Catherine Arrouart, porte-parole du collectif Sauvons les milieux naturels dans Chaudière, il ne s’agit pas ici de condamner le tramway, mais de souligner qu’il est fondamental de revoir nos façons de développer. Et, surtout, cesser de considérer les milieux naturels comme des terrains vacants.
«La Ville promet de compenser la superficie détruite. Cette compensation prend la forme d’achat de terrains dont la vocation est de rester ou de revenir au naturel, et du versement d’argent dans un fonds. Cela comporte plusieurs écueils, dont la destruction des milieux qu’il ne sera pas possible de reproduire, et nourrit l’illusion. Des arbres plantés le long des routes, des parcs couverts de gazon en monoculture ou des terrains vagues cailloutés réaffectés en boisés et entourés de routes ne connaîtront jamais une biodiversité aussi riche que ce que la nature a créé sur des centaines d’années», insiste Mme Arrouart.
