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Des citoyens réclament la préservation des milieux naturels du secteur Chaudière

Le collectif Sauvons les milieux naturels dans Chaudière ne s’oppose pas au projet de tramway, qui favorisera le transport collectif. Il réclame plus de cohérence dans le développement qui se fera autour. Photo: gracieuseté

ENVIRONNEMENT – Les travaux d’aménagement des terrains devant accueillir le futur Centre d’entretien et d’exploitation (CEE) du tramway suscitent l’inquiétude. Des citoyens regroupés au sein du groupe Sauvons les milieux naturels dans Chaudière a profité du début du chantier pour manifester leur ras-le-bol. Ils exigent que les actions soient en phase avec la réalité climatique et la nécessaire préservation des habitats fauniques.

«Nous estimons que la construction du tramway et de ses installations pourrait être mieux planifiée. Il y a moyen de faire moins de dommages à la nature qui se déploie généreusement dans le secteur Chaudière/Legendre, alors que les principaux contrats ne sont pas encore octroyés. Nous considérons également que le développement n’a pas sa place au détriment des milieux naturels», revendique le collectif.

Pour ses membres, les arbres d’alignement ne constituent aucunement des espaces naturels. Il s’agit d’une fabrication artificielle qui donne certes un joli coup d’œil, mais qui ne pourra remplacer le rôle du sol naturel et de sa végétation sauvage. De plus, ils ne constituent pas un habitat permettant la survie de nombreux animaux.

Questions au collectif local

Voici les réponses de la porte-parole, Catherine Arrouart, à des questions complémentaires afin de préciser les positions du groupe citoyen.

1) Quelles sont vos attentes concrètes concernant l’aménagement du CEE du tramway et d’un projet résidentiel TOD dans le secteur Chaudière?

«Nous avons demandé que le CEE soit construit dans le grand espace désertifié situé à l’est de l’emplacement choisi, sur un terrain adjacent au Ikea et au Decathlon. Rien n’y pousse depuis que des machines ont labouré le secteur, qui était déjà pauvre auparavant. La Ville martèle depuis le début que le terrain choisi pour le CEE est contaminé. Comme si le fait que ce soit contaminé justifie qu’on détruise ce qu’il y a dessus. Dans les faits, ce site a servi dans les années 1970 de dépotoir. Il est jonché de déchets domestiques. Une étude environnementale a déterminé qu’il n’y a ni matières dangereuses ni biogaz. Le ministère de l’Environnement exige cependant que le terrain soit décontaminé – les déchets apportés ailleurs – avant la construction (2M$). […] Il faut savoir que l’endroit n’a aucunement les allures d’un dépotoir. C’est devenu une forêt dense peuplée de conifères et de feuillus. Un troupeau de chevreuils y vit, il y a d’ailleurs établi un ravage où il passe l’hiver. De précieux milieux humides se trouvent également sur ce terrain.»

2) Les engagements de la Ville de Québec pour réhabiliter un ancien dépotoir, replanter des arbres et protéger les milieux humides à l’intérieur d’un parc ne vous satisfont pas?

«La volonté de la Ville de planter des arbres est très louable, et nous la saluons. Sauf qu’il ne faut pas s’imaginer que des arbres plantés le long d’un boulevard urbain (le boulevard Chaudière et la rue Mendel) constituent un habitat pour la faune. Les animaux ont des besoins multiples en nourriture, espace, protection. Les insectes, les mammifères, les batraciens et les oiseaux occupent difficilement des arbres alignés. Ces arbres offrent une canopée, de l’ombre et confèrent une beauté visuelle, mais ne se comparent aucunement au rôle complexe d’écosystème que joue une forêt. […] Des parcelles seront protégées, mais nous nous inquiétons de ce qu’il en adviendra lorsque l’espace autour sera dépourvu d’arbres, couvert de béton et parcouru par un train vingt heures par jour. […] À ce propos, la Ville a acheté récemment un terrain sur la rue du Capitaine Bernier, dans son désir de compenser les terres détruites. Il s’agit d’un terrain situé en bordure d’un quartier résidentiel le long de l’autoroute, il est couvert de gravier et aucun arbre n’y pousse. Ce terrain n’a strictement aucune valeur écologique.»

3) Considérant que la densification des terrains vacants au centre-ville et en périphérie immédiate s’avère une des solutions au problème d’étalement urbain, comment dissocier votre démarche du bon vieux réflexe «pas dans ma cour» (ceci dit en tout respect)?

«Merci de la délicatesse de votre question, qui est tout à fait pertinente. Vous avez raison, il faut plus de logements. Il s’en construit actuellement d’ailleurs dans l’ancien stationnement du mail de Cap-Rouge, à quelque 500 mètres du futur CEE. Un beau projet, intelligent et sensé. Au cœur de la ville, près des commerces et services. D’autres endroits seraient tout indiqués pour augmenter la densification urbaine dans Cap-Rouge. Par exemple, l’ancien site de l’usine Anacolor offre un magnifique espace le long de la rivière Cap-Rouge, au cœur du village. Même chose pour le lieu actuel du centre communautaire désuet sur la rue Saint-Félix et l’immense stationnement adjacent. […] De façon générale, notre propos est le suivant: on a atteint un niveau de stress écologique sans précédent, la planète est sens dessus dessous. Tous les scientifiques le crient, et des populations en vivent déjà les conséquences. Il faut garder tout espace vert, on n’a plus le droit, en 2022, de sacrifier des espaces naturels, tout simplement.»

Pour plus d’information: www.facebook.com/groups/735832407228853.

La mobilisation citoyenne a eu lieu début septembre, pour dénoncer la perte d’espaces verts à forte valeur à l’angle des artères Blaise-Pascal et Legendre. Photo gracieuseté

Métro Média

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