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Bruno Marchand à la rencontre des étudiants en science politique de l’Université Laval

Photo: Benjamin Aubert/Métro

Invité par l’Association des étudiant.e.s en science politique de l’Université Laval, le maire de Québec, Bruno Marchand a discuté de nombreux sujets avec une quarantaine d’universitaires jeudi midi au Pavillon J.-A.-DeSève. Notamment au menu de la rencontre de 60 minutes: l’autonomie des villes, son implication politique et, sans grande surprise, le projet de tramway.

Selon la formule proposée au cours de l’événement, les questions étaient posées en alternance par un représentant de l’association étudiante et par les participants. Généreux dans ses réponses, le maire n’a pas cherché à éviter de se prononcer sur certains enjeux. Les étudiants l’auront donc entendu expliquer que l’indépendance du Québec ne donnerait pas nécessairement une meilleure autonomie aux municipalités, mais «qu’il faut plutôt changer la philosophie selon laquelle les villes sont des créatures du gouvernement». Citant en exemple la question de l’itinérance qui est principalement de compétence provinciale, il a argumenté que la situation ne pourra s’améliorer «sans l’aide des villes» puisqu’il s’agit aussi d’un enjeu «d’aménagement du territoire et d’organisations communautaires».

Mobilité à Québec

Au sujet de la mobilité, il a répété qu’il ne souhaitait pas être un maire «s’inscrivant dans la rupture». «Je n’ai pas envie de dire aux gens de ne plus prendre leur voiture, je n’ai pas envie de leur dire que je les juge s’ils le font. Je n’ai pas envie de dire aux gens que c’est une mauvaise idée, mais que l’idée leur appartient. Le choix de la Ville par contre, c’est de donner des moyens pour que tu fasses des choix. Présentement, quelqu’un qui part du Lac-Saint-Charles pour venir ici, ça va lui prendre une heure et quart. À sa place, je choisirais la voiture. Est-ce qu’on est capable comme collectivité d’améliorer la capacité de choisir de cette personne-là? C’est à ça qu’on travaille», a-t-il énoncé.

Revenant sur l’annonce de mercredi concernant l’insertion du tramway à la hauteur du Collège Saint-Charles-Garnier, il a dit croire que «ce n’est pas grave d’arriver au même résultat de 2019 […] parce que du monde s’est mis en mouvement» à travers le processus de réflexion qui a été mis en place. Appelé à préciser comment il compte «garder sur les rails les projets de mobilité durable» vu «la culture de l’automobile qui règne à Québec», M. Marchand a soutenu que «dans la majorité des villes qui ont un tramway aujourd’hui, les taux d’appui n’ont pas été bien meilleurs qu’à Québec» avant la réalisation du projet. Il a ajouté qu’il était aussi «plus facile de fédérer les opposants» étant donné que le citoyen qui préférerait un projet plus imposant, comme un métro, et celui qui «est contre le transport collectif» sont placés dans la même catégorie. Il croit avoir «la légitimité d’avancer» puisque la «contestation en cours a été gagnée» et que «le parti qui proposait d’abolir le tramway est loin d’avoir reçu l’assentiment général». «On pourrait refaire le débat une centaine de fois, on pourrait choisir de faire un métro et il y aurait aussi des avantages et des désavantages. Rendu là, je suis beaucoup plus sur des arguments pratiques. Il y a une cagnotte disponible jusqu’au 31 mars, si on passe par-dessus en retournant à la réflexion, on laisse cet argent-là à d’autres», a-t-il affirmé.

Ambitions de carrière et légitimité

Sur une base un peu plus personnelle, il a soutenu qu’il ne pouvait pas entretenir des ambitions, secrètes ou non, d’éventuellement faire le saut en politique provinciale puisque cela «voudrait dire de ne pas vouloir prendre des décisions difficiles parce que tu vises à te positionner dans ta carrière […] et que tu ne veux pas avoir la rétroaction négative».

Questionné au sujet de «sa légitimité d’être maire, considérant le faible taux de participation aux élections1» et le résultat très serré du vote2, il a mentionné que «ceux qui ne votent pas doivent vivre avec le choix de ceux qui votent». Toutefois, il a noté «qu’il faut rapprocher la politique des gens» et «qu’en général, les gens ne voient pas dans la politique municipale quelque chose d’intéressant». En ce sens, il affirme que son administration «travaille à trouver un moyen de la rendre accessible et intéressante».

Notes
1. 45,19 %
2. Le maire Marchand a remporté l’élection du 7 novembre 2021 avec une avance de 0,4 % face à sa plus proche rivale, Marie-Josée Savard

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